Espace pour la vie utilise la technologie pour reconnecter l’humain à la nature
Une chose est certaine aux yeux de Charles-Mathieu Brunelle, nous sommes tous la nature, elle fait partie de nous, par ce qui coule dans notre corps, par les connexions dans notre cerveau. Le directeur d’Espace pour la vie, le complexe muséal en sciences de la nature regroupant le Biodôme, l’Insectarium, le Jardin botanique et le Planétarium Rio Tinto Alcan, a expliqué, lors d’une présentation à MTL Connecte, cinq journées de conférences organisées dans le cadre du Printemps numérique, qu’il ne prenait pas la posture d’un militant, mais parlait plutôt au nom d’une organisation qui parle de l’amour de la nature.
« Pour reconnecter, il faut savoir pourquoi on s’est déconnecté, dit-il. Si quelqu’un tombe malade, il prend des médicaments et ne pose pas de questions. Cette reconnexion à la nature est tellement nécessaire. Il y a 20 ans, en environnement, le bac à recyclage, c’était l’enfer. On s’est rendu compte que ce n’était pas suffisant, donc on s’est mis à faire autre chose. » Au-delà de la rapidité des changements, il faut se questionner sur ce qu’on est train de construire et la mission d’Espace pour la vie se trouve justement dans le fait de célébrer la biodiversité. Pour cette raison, l’organisme a créé tout un parcours pour reconnecter l’humain à la nature que ce soit par l’architecture des lieux ou encore l’informatique.
Et les résultats s’avèrent probants : depuis 2008, Espace pour la vie a connu une augmentation de 30 % de ses visiteurs et de 51 % de ses recettes. Le taux de satisfaction atteint 97 %. Pour atteindre ces chiffres, l’organisme a adopté une approche axée sur les gens et une signature qui exprime la mission commune des quatre institutions. Le site Web et la stratégie ont été complètement rénovés, afin de migrer vers quelque chose d’émotif. Charles-Mathieu Brunelle donne en exemple « Continuum », un spectacle immersif qui a été spécialement conçu pour le Planétarium par le duo Michel Lemieux et Victor Pilon que les visiteurs ont pu vivre couchés par terre.
Les bâtiments en eux-mêmes ont représenté des défis. Depuis 2012, le nouveau Planétarium propose deux salles, l’une plus émotive et l’autre plus scientifique. Le bâtiment a reçu la certification LEED Platine et s’est intégré à l’environnement du Parc olympique. La migration du Biodôme impose également une réflexion sur l’approche et l’application et aide à ce processus. « La technologie soft établit le contact de l’humain à l’humain, explique le directeur d’Espace pour la vie. Le bâtiment le traduit et met en valeur le choc entre l’humain et la nature. » La métamorphose de l’Insectarium va dans le même sens : elle doit faire prendre conscience que l’on ne peut pas vivre sans tous ces insectes.
L’application Espace pour la vie vise à amplifier l’immersion et personnaliser la relation entre les gens et la nature. Le numérique peut innover la mission de l’organisme en touchant des publics plus diversifiés. Le développement d’un premier module permet de créer une expérience avec l’écosystème. Les points de contact se sont multipliés : le site Web, les médias sociaux, l’application et les installations. Le but est, à la fois de simplifier et d’amplifier. Du côté de la simplification, l’application permet de géolocaliser des précisions sur chaque écosystème et même d’introduire des espèces qu’on ne retrouve pas dans les quatre lieux.
« Notre ADN vise à rapprocher l’humain de la nature, précise Charles-Mathieu Brunelle. Notre mission est d’accompagner l’humain à mieux vivre avec la nature. Nous avons donc conçu quatre applications pour chacune des réalités. » Celle du Planétarium se retrouve davantage dans l’actualité. Celle du Jardin botanique se veut moins linéaire. Celle du Biodôme veut connecter les visiteurs aux différents écosystèmes. Et celle de l’Insectarium vise à enrichir l’expérience de découverte avec plus d’information. « Notre but demeure de redonner une connexion à la nature, et la technologie nous permet d’accomplir cette mission », conclut-il.