L’Intelligence Artificielle pour combattre les catastrophes naturelles
Les dégâts provoqués par un tremblement de terre peuvent être terribles. Mais parfois, les répliques qui suivent la première secousse entraînent des ravages encore plus importants. C’est pour parer à ce type de catastrophe, cause d’environ 10 000 morts par an, que des ingénieurs de Google, en partenariat avec des chercheurs de Harvard, ont développé une intelligence artificielle capable d’anticiper les lieux où sont susceptibles de se produire des répliques sismiques.
Les répliques se produisent suite à un tremblement de terre, lorsque l’énergie dégagée s’accumule dans des secteurs qui n’ont pas été touchées par la secousse. Elles peuvent se produire plusieurs jours et même plusieurs semaines après le tremblement de terre et sont parfois plus dévastatrices que ce dernier. À l’image du séisme de magnitude 7,1 ayant eu lieu en 2010 à Christchurch, en Nouvelle Zélande qui n’a fait aucune victime mais dont la réplique 5 mois plus tard, de magnitude 6,3 a fait 185 morts.
Afin de prédire ces répliques, les sismologues ont recours à des calculs mathématiques basés sur la théorie Mohr-Coulomb. Toutefois, cette méthode prévoir l’ampleur d’une réplique, mais il reste particulièrement délicat de savoir où celles-ci vont se produire. Martin Wattenberg, Fernanda Viegas et Brendan Meade chercheurs en machine-learning chez Google, en collaboration avec Phoebe DeVries, sismologue à l’Université Harvard de Cambridge, au Massachusetts, ont examiné plus de 131 000 tremblements de terre et répliques, et ont utilisé ces données pour créer un réseau neuronal capable de prédire les répliques sismiques.
Les chercheurs ont testé leur système sur plus de 30 000 tremblements de terre et ont obtenu de meilleurs résultats qu’avec des calculs mathématiques. De plus, l’intelligence artificielle a permis de calculer des paramètres qui ne sont actuellement pas pris en compte dans ce type de prévision tels que la probabilité de rupture de certains matériaux sous la tension.
Ces résultats sont fortement encourageants, cependant, ces études n’en sont qu’à leur balbutiement. En effet, l’algorithme utilisé par l’intelligence artificielle est uniquement capable d’analyser les répliques sismiques causées par une secousse principale. Il n’est donc pas en mesure de traiter des secousses provoquées par d’autres phénomènes physiques tels que les éruptions volcaniques. De même, le système est actuellement trop lent pour être utilisé en conditions réelles. Néanmoins, le système ayant fait ses preuves, Harvard et Google devraient continuer leur collaboration afin de l’améliorer.