Alexandre Coppens.
Photo: Frédéric Bouchard
The GreenShot, une solution 360 pour conjuguer coûts de production et écoresponsabilité dans l’audiovisuel
Société offrant une plateforme qui permet aux entreprises de production audiovisuelle et événementielle de gérer leurs ressources de manière optimale et écoresponsable, The GreenShot établit la connexion entre les coûts de production et l’empreinte carbone. À l’heure d’une prise de conscience planétaire, la compagnie fondée par Max Hermans et lancée en 2021 au Festival de Cannes compte continuer à travailler dans un objectif de durabilité avec un développement de marché nord-américain. Le Lien MULTIMÉDIA a échangé avec Alexandre Coppens, affecté aux activités et opérations en Amérique du Nord de l’entreprise belge.
« Nous opérons sur trois piliers : la planification de projets et la gestion d’équipe, les ressources matérielles ainsi que l’aspect budgétaire et financier, puis l’écoresponsabilité, décrit-il d’emblée. Nous proposons une plateforme qui permet de rassembler le tout et de faciliter le travail des sociétés (en plus de leur donner une vue claire en temps réel) ainsi qu’à tous les acteurs de la production sur où elles en sont en ce qui concerne les coûts. La plateforme permet également de calculer l’impact carbone. »
Celui qui est chargé des activités et des opérations en Amérique du Nord insiste, le calcul de cette empreinte carbone ne nécessite aucun effort supplémentaire de la part des producteurs. The GreenShot utilise les mêmes données. Certes, le calculateur Albert est très répandu au Canada, mais Alexandre Coppens estime qu’il ne renvoie pas une image précise des émissions de gaz à effets de serre. L’application, quant à elle, est plus granulaire. Elle offre un accès à ces informations par opérateur, par tâche et par action posée sur un plateau de tournage. Finalement, résume celui qui réside à Vancouver depuis août 2023, c’est une solution 360 qui est proposée.
The GreenShot fonctionne à la fois sur ordinateur et sur support mobile pour tous les opérateurs sur le plateau. Une interface est dédiée au producteur, à l’administrateur ou à la personne qui est en charge du projet. Tous les talents et les techniciens interagissent avec la plateforme. Évidemment, les données sont entrées avant ou après les coups de claquette. « Plutôt que d’envoyer la photo d’un reçu après avoir été mangé dans le cadre d’un tournage ou d’envoyer un courriel spécifiant les heures travaillées, tout est centralisé sur la plateforme et il n’y a pas d’erreur ou de manque de communication entre les deux parties. Ça facilite toutes les relations », indique Alexandre Coppens.
Jusqu’à aujourd’hui, plus de 5 000 techniciens et de 240 employeurs ont utilisé l’application. 75 productions cinématographiques l’ont employée. The GreenShot a travaillé avec des productions de 7 pays différents. Un jour de tournage, rapporte celui qui vit au Canada depuis 4 ans, représenterait 3,3 tonnes d’émission de CO2.
« C’est une solution qui a été conçue par des gens qui ont travaillé sur les plateaux et non pas par des gens de l’extérieur qui ont pensé que ce serait bien. Notre fondateur, Max Hermans, a travaillé pendant 10 ans sur les plateaux, principalement en Europe. Il s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup d’inefficacité », souligne Alexandre Coppens.
Durant son passage à MTL connecte, mais plus largement, grâce à sa présence en sol canadien, ce dernier souhaite rejoindre l’ensemble de l’écosystème audiovisuel québécois afin de promouvoir l’application et essayer de faire en sorte que de plus en plus de gens l’adoptent afin qu’un effet de réseau se crée entre les différents joueurs. L’entreprise étend ses activités au Canada avec l’objectif de développer, par la suite, le marché américain.
La coproduction, rappelle-t-il, est un contexte dans lequel une plateforme centralisée entre les différents pays partenaires simplifierait les opérations. Et au Canada, la production américaine vient souvent établir domicile pendant quelques mois. The GreenShot aiderait, ne serait-ce qu’en offrant un logiciel unique, plutôt que des plateformes différentes d’un pays à l’autre, voire d’une région à l’autre. « L’idée est d’agréger toutes ses données et de faire en sorte de tout centraliser », affirme-t-il.
« The GreenShot, nuance Alexandre Coppens, n’est pas vouée à remplacer toutes les applications déjà existantes. Nous ne voulons pas ajouter un degré de complexité sur ce qui existe déjà. Nous avons des clients qui travaillent avec des logiciels qui fonctionnent très bien pour eux et nous ne voulons pas tout remplacer. Nous voulons simplement pouvoir interagir et nous “plugger” sur ces solutions existantes si jamais un problème est rencontré. Nous sommes comme un agrégateur de données. Nous sommes le tableau de bord qui permet d’avoir une vue centrale. »
La participation d’Alexandre Coppens de The GreenShot à MTL connecte s’inscrit dans le cadre du Brussels on Tour, une mission économique qui lance la nouvelle identité visuelle de la Région de Bruxelles-Capitale.
