EN DIRECT DE SXSW : « Tragedy Girls » : Tyler MacIntyre navigue entre l’humour et l’horreur
Dès son enfance, à Calgary en Alberta, Tyler MacIntyre a commencé à faire des films, un passe-temps comme un autre. Il commence ses études en psychologie, mais prend conscience rapidement qu’il veut travailler en cinéma. Il s’inscrit en cinéma à l’Université Ryerson, à Toronto, puis passe à la Los Angeles Film School. Il y croise Roger Corman, réalisateur, producteur et spécialiste de films de série B et est assistant de Peter Bogdanovitch, réalisateur de « Paper Moon » (1973), « Mask » (1985) ou encore « She’s Funny That Way » (2014). Mais c’est l’influence de Corman qui marque son style. Son premier film, « Patchwork », a connu un certain succès.
Son deuxième long métrage, « Tragedy Girls », présenté en première mondiale à SXSW, raconte l’histoire de Sadie et McKayla, deux jeunes filles férues de médias sociaux et qui ne reculent devant rien pour faire mousser leur réputation, jusqu’à kidnapper Lowell, un tueur en série du coin sans ambition, et le forcer à leur apprendre les rouages du parfait meurtrier. Évidemment, tout dérape dans cette comédie d’horreur – où l’hémoglobine coule à flots –, que Tyler McIntyre coscénarise avec Chris Lee Hill, d’après une oeuvre originale de Justin Olson.
« Quand je vivais à Toronto, je me suis rendu compte que les films canadiens que j’aimais étaient des films de genre, comme "My Bloody Valentine", de George Mihalka, et les films de David Cronenberg, mais aussi ce genre de film des années 1970, explique Tyler MacIntyre. Ces films de genre proposaient une voix unique pour le cinéma canadien, mais qui a disparu. Pourtant, la communauté pour ce type de cinéma existe au Canada. » « Tragedy Girls » vogue sur la vague des films de genre tordus, qui sont tombés dans l’oubli avant de revenir sur les écrans dans les années 1990, avec des films dans lesquels des enfants de bonne famille se trouvaient plongés dans l’horreur. Ce type de film, avance le réalisateur, permet d’offrir plusieurs points de vue, celui des victimes et celui des assassins.
Dans les premiers rôles, on retrouve Alexandra Shipp (« X-Men : Apocalypse »), Brianna Hildebrand (« Dead Pool ») et Josh Hutcherson (la série « Hunger Games »). Lorsqu’on demande au réalisateur comment il a réussi à attirer ces acteurs pour participer à son film, il avance que tout revient au scénario. « Les gens se sont montrés excités par ce projet, dit Tyler MacIntyre. Par exemple, l’acteur Craig Robinson a lu le scénario, l’a beaucoup aimé et a voulu participer au projet, embarquant aussi à titre de producteur. »
Les films de genre rejoignent rarement le grand public, reconnaît-il. Par contre, comme ils visent un auditoire plus jeune, ils trouvent leur vie sur les plateformes de vidéo à la demande ou d’abonnement. Pour le moment, « Tragedy Girls » n’a pas encore trouvé de distributeur. Son passage à SXSW pourrait changer la donne.
À SXSW, « Tragedy Girls » est projeté à trois reprises : le 12 mars à 23h55, le 14 mars à 23h30 et le 17 mars à 23h15.