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    Hiroaki Umeda, deux chorégraphies multimédias Hiroaki Umeda. Photo: Ryuichi Maruo

    Hiroaki Umeda, deux chorégraphies multimédias

    29 mai 2015, 00h15
         |      Article rédigé par Yves Tremblay     

    Danseur et chorégraphe multimédia de Tokyo, Hiraoki Umeda présente à Mutek 2015 deux de ses performances phares, « Split Flow » et « Holistic Strata ». Déjà existantes sous forme d’installations interactives, intégrant ingénieusement lumière, projection et mouvement, ses créations le mettent ici en scène en solo. Le Lien MULTIMÉDIA s’est entretenu avec l’artiste pluriel, qui en 2000 fondait sa propre compagnie de danse, S20, un nom qui lui vient de l’échantillonneur de marque Akai.

    Le Lien MULTIMÉDIA : Est-ce que vous composez la musique de toutes vos installations et chorégraphies ?

    Hiraoki Umeda : Absolument oui. Je crois que le timing, ou la synchronisation, fait partie de la chorégraphie, cela est tout aussi important que la chorégraphie du mouvement. Et le son représente un des éléments créant le temps et les transitions/changements. Parce que le mouvement et le temps sont indissociables, le son devient alors essentiel en terme de composition de synchronisation. Voilà pourquoi je crée le son comme une partie même de la chorégraphie.

    Le Lien MULTIMÉDIA : Vous avez d’abord étudié la photographie. Comment cette formation vous influence-t-elle dans vos travaux de conception d’éclairage ?

    Hiraoki Umeda : J’ai d’abord étudié la photographie oui, puis je me suis intéressé aux arts en temps réel, ce qui est diamétralement opposés à la photo en fait. Les visuels et la lumière dans mes oeuvres sont particulièrement influencés par la photographie. Puisque je considère mes travaux en tant qu’arts visuels, les notions d’éclairage que j’ai apprises en photo sont en effet très importantes dans ma création.

    Le Lien MULTIMÉDIA : Pouvez-vous nous parler un peu de votre processus de création justement, qu’est-ce qui vous vient en premier lieu par exemple ? Également, travaillez-vous seul ou en équipe ?

    Hiraoki Umeda : Normalement me vient d’abord le concept. Dans ce concept j’ai une certaine image, qui agit un peu comme une tension de l’espace, que je visualise, ou transpose en dessins. Donc cette tension de l’espace et ses dessins représentent le début, et à partir de là je développe mon idée, incluant la scénographie et le son. Des deux performances que j’amène à Mutek 2015, « Split Flow » se veut une pièce de danse, tandis que « Holistic Strata » une pièce visuelle. Pour la première, quelques techniciens m’ont un peu aidé, mais j’ai pratiquement tout fait, incluant les différentes conceptions. Je n’ai pas non plus collaboré avec aucun autre artiste ou danseur. « Holistic Strata », elle, a été créée au YCAM (Yamaguchi Centre for Arts and Media). J’ai donc collaboré avec une équipe et des programmeurs, spécialement dans les aspects techniques et vidéos. Pour cette dernière création d’ailleurs, la version danse fut créée en premier, puis ensuite l’installation. Je voulais que les gens l’expérimente en se situant eux-mêmes au milieu de l’oeuvre. Pour « Split Flow », ç’a été le contraire, d’abord en installation puis en performance de danse. Dans celle-ci, je souhaite surtout que le public expérimente le mouvement dans l’espace.

    Le Lien MULTIMÉDIA : Pendant combien de temps avez-vous travaillé avec une équipe du YCAM pour « Holistic Strata » ? Aussi, comment fut cette association et a-t-elle représenté certains défis ?

    Hiraoki Umeda : J’ai été en résidence au centre entre 2 et 3 mois au total, échelonnés sur environ un an, et j’ai également travaillé avec d’autres programmeurs que ceux du YCAM. L’équipe du centre en est une très créative. Mon plus grand défi a été de travailler en équipe, vu que c’était la première fois que je créais une oeuvre avec d’autres personnes. Gérer l’ensemble du processus, ainsi que cette équipe ont aussi représenté une partie de ce défi. Pendant ce processus par contre c’était très confortable, parce que je n’avais pas à me soucier des aspects techniques. Je donnais à l’équipe du feedback sur les matériels, de mon point de vue artistique, puis l’équipe technique le comprenait et développait ses contenus, basés sur mes « feedback ». Ce fut donc un processus bénéfique à mes yeux.

    Le Lien MULTIMÉDIA : Vous avez dit prendre de la distance par rapport à la technologie, bien que vous vous en servez. Pouvez-vous nous expliquer votre point de vue ?

    Hiraoki Umeda : En fait, ce n’est pas pour prendre une certaine distance avec la technologie, volontairement. Pour moi ce qui importe en créant des oeuvres, ce n’est pas la technologie elle-même, mais bien de visualiser, ou matérialiser mes idées artistiques. La technologie ne représente juste un des outils qui me permet de le faire. Alors, lorsque j’ai besoin de la technologie comme outil, elle est importante, et quand je n’en ai pas besoin, elle ne l’est pas.

    Le Lien MULTIMÉDIA : Vous avez exposé une intéressante philosophie que vous qualifiez de « post-anthropocentrisme », particulièrement explicite dans « Holistic Strata ». Pouvez-vous nous en parler ?

    Hiraoki Umeda : Dans mes oeuvres de danse, l’idée n’est pas juste de montrer une danse. Je veux surtout montrer du mouvement. Donc si je n’ai pas besoin d’un danseur pour exprimer ce que je veux exprimer, je n’utiliserai pas de danseur. En fait je ne veux pas limiter les frontières entre les êtres humains et les « non-êtres humains ». Par exemple, j’imagine qu’il n’y a pas de différence précise entre les humains et les animaux. Et si vous regardez les êtres sur le plan cellulaire, je crois qu’ils sont tous les mêmes. Alors quand je pense à quelque chose, j’essaye de ne pas avoir ce genre de restriction. Peut-être que c’est pour cela que je crois pouvoir chorégraphier le son et la lumière, autant que le mouvement.

    Le Lien MULTIMÉDIA : Pouvez-vous nous parler de votre futur projet le « Somatic Field Project » (projet en terrain somatique) et où en êtes-vous en ce moment, particulièrement en ce qui concerne vos recherches de partenariats artistiques ?

    Hiraoki Umeda : J’ai débuté ce projet car je désirais faire de la recherche et établir ma méthode du mouvement encore plus que par le passé. J’ai donc entamé au Japon ce projet avec des danseurs japonais, afin de développer la méthode et créer un bon système, en même temps que de la bonne danse. J’aimerais collaborer avec différents artistes et je cherche toujours à l’heure actuelle des partenariats, mais le projet n’en est qu’à ses tout débuts et nous ne sommes pas encore nombreux. Je crois que je dois d’abord installer une infrastructure pour enfin pouvoir collaborer avec plus de gens et développer le système. Une fois clairement établi, dès lors nous nécessiterons des collaborateurs qui pourront nous aider à développer ce même système, comme des gens en diverses technologies, en son, éclairage, senseurs et en robotique. J’aimerais qu’ils se servent de ce système et l’amène vers une autre forme, puis les mettre sur scène avec la danse. Je suis enthousiaste à l’idée de collaborer avec quiconque se montre intéressé au système que nous créons dans le projet.

    Le Lien MULTIMÉDIA : Vous avez en outre exprimé l’envie d’intégrer des technologies haptiques (tactiles) ainsi que d’autres appareils sensoriels dans vos prochains travaux. Pouvez-vous en donner un exemple ?

    Hiraoki Umeda : Je m’intéresse grandement aux technologies tactiles car des cinq sens de l’homme, c’en est un particulièrement puissant. Je rêve notamment de chorégraphier l’eau, ainsi que d’autres objets naturels, c’est pourquoi je cherche toujours les technologies qui me le permettront.

    Après avoir reçu la mention honorifique aux prestigieux Prix Ars Electronica en 2010, décernés chaque année depuis 1987 depuis Linz en Autriche, Hiroaki Umeda participait notamment au Sommet Convergence du Banff Center en l’Alberta. Il se consacre en outre ces jours-ci à la création de la pièce « Intensional Particle ».

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