«Corps habité» (vue de l'installation), Geneviève Thibault, 2022..
Photo: Mathieu Savoie
La Bande Vidéo exposera du 13 janvier au 12 février 2024 « Corps habité » de Geneviève Thibault. Entre 2017 et 2019, l’artiste réalisait « blanc. », un projet documentant l’historique déménagement des Ursulines de Québec vers une résidence pour aîné·es après plus de 375 ans d’histoire entre les murs de leur monastère.
En 2019, dans le cadre d’une résidence de recherche-création avec Espaces F, l’artiste s’outillait d’une caméra 360 lors de sa visite de la chapelle de cet illustre lieu désormais dépeuplé. Sa documentation avait un but bien précis : permettre aux religieuses de se recueillir à distance dans leur chapelle bien-aimée par le biais de l’immersion en réalité virtuelle.
« Corps habité » nous rapporte l’expérience de visionnement des Ursulines. Coiffées des casques de réalité virtuelle, elles nous racontent cet endroit sacré par leurs mots, leurs gestes et tout ce qu’il y a entre. Les portes de la chapelle nous sont ainsi entrouvertes sans jamais qu’elle ne nous soit présentée, l’artiste proposant de troquer l’expérience visuelle du lieu pour l’une toute en sensibilité, empreinte de douceur et d’empathie.
À travers l’installation et l’environnement sonore quadriphonique conçu par Thibaut Quinchon, les espaces et les temporalités se confondent. Notre galerie devient l’extension de cette salle commune de la résidence pour aîné·es dans laquelle les religieuses se réunissent désormais, une « chapelle de remplacement ». Nous nous y trouvons avec elles, et c’est par elles que nous avons accès à la chapelle du monastère, lieu incantatoire de mémoire et d’appartenance.
Ce projet de création est réalisé en collaboration avec La Bande Vidéo et Espaces F. Il bénéficie de l’appui financier du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Ce dernier contribue également à sa circulation.
Geneviève Thibault vit et travaille à Matane. À travers une réflexion sur l’habiter, elle questionne les soi-disant frontières entre l’espace public et l’espace privé, l’identité et l’altérité, le territoire intime et le tissu social. Elle utilise la photographie, la vidéo et l’écriture pour créer des représentations sensibles du réel vécu ou observé. Ses projets photographiques ont fait l’objet d’expositions individuelles au Québec et en Ontario. Elle est lauréate 2019 du Prix international des Nouvelles Écritures (Freelens, France) pour la petite œuvre multimédia L’amour, la mort… Depuis l’intégration de l’écriture à sa pratique, en 2022, ses textes ont fait l’objet de plusieurs publications et diffusions en centres d’artistes. Corps habité est la toute première installation vidéo créée par l’artiste.
Le vernissage aura lieu le 12 janvier 2024 à 17h.
