« Une belle grimace », Jacques Godbout publie une lettre d’appui au FFM
Un clown tire la langue sur l’affiche de la 38e édition du FFM, on voit bien qu’il n’est pas à bout de souffle, au contraire. Il fait tout simplement une joyeuse grimace aux zélés fonctionnaires qui ont décrété que ce festival populaire devait disparaitre parce que son directeur et sa gérance leur déplaisent. Le clown du FFM de 2014 se moque des rabat-joie, il a raison.
La grimace s’adresse à tous ceux qui, depuis des années, ont entrepris une campagne de dénigrement du FFM, au premier rang des Critiques patentés qui préfèrent les manifestations à paillettes et à vedettes de Cannes ou de Toronto, et ensuite des Producteurs qui ne voient dans un festival qu’une foire commerciale. Le clown tire aussi la langue aux commères et commentateurs qui méprisent les « têtes blanches », fidèles spectateurs qui ont vieilli avec le FFM. De vieux cinéphiles ? Quelle horreur !
Les Culturels des trois gouvernements, sous la pression du « Milieu », ont oublié leur responsabilités civiques : le FFM s’adresse à un public de cinéphiles ordinaires, aux citoyens des communautés culturelles, aux curieux de cultures étrangères, à ceux qui ne peuvent voyager dans le monde de festival en festival, comme le font les gens du « Milieu » justement.
Je suis du côté du clown, de Serge Losique et de Danielle Cauchard qui, d’année en année, nous offrent une grande fête du cinéma. Quand les ennemis du FFM l’auront tué, il ne restera sur les écrans de Montréal que des films américains, quelques films français, une douzaine de productions locales, et plus jamais d’histoires venues d’Iran, de Chine, du Japon, d’Italie, de Hongrie, du Kirghizistan ou d’Islande. Les snobs auront gagné.
Jacques Godbout