Le monde selon Lula : une grande leçon de syndicalisme
En ces jours où les pompiers de Montréal sont dits ingérables, que le syndicat des cols bleus ne cesse de faire la une par les négociations difficiles avec la Ville, le portrait du syndicaliste désormais président de la République du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, remet les pendules à l’heure sur ce que peut être le pouvoir syndical et politique. Ce semble être, en tout cas, l’intention du réalisateur German Gutierrez, de sa collaboratrice Nancy Marcotte et de la productrice Monique Simard, des Productions Virage.
German Gutierrz et Nancy Marcotte ont pu suivre le président de la République pendant trois ans. L’offensive diplomatique de Lula est suivie à la trace par les cinéastes qui la divisent en trois parties. Le traitement de l’oeuvre relève plus du journalisme que du documentaire d’auteur. Le film est très classique dans sa forme : extraits vidéo des voyages de Lula et entretiens avec le président, le ministre des Affaires étrangères du Brésil, Celso Amorim, et Marc-Aurelio Garcia, conseiller du président en matière de relations internationales. La durée du film, 52 minutes, aura aussi réduit les possibilités des auteurs pour répondre aux critères télévisuels.
L’éclairage mis sur Lula est positif, sans tomber dans l’optimisme bon enfant. Il n’y a qu’à la fin du film où l’on rappelle que les politiques internes n’étaient pas si populaires lors de son dernier mandat. Les passants interviewés sur les politiques de Lula, à la manière d’une vox populi, ne sont que rarement critiques. À la défense des auteurs, il faut rappeler que Lula a été réélu à la tête de son pays par plus de 60 % des voix en 2007.
Le film demeure une rare fenêtre sur le monde de la diplomatie mondiale avec, en arrière-plan, les efforts des pays en émergence pour trouver leur place au soleil. On s’étonne de pouvoir suivre, pas à pas, les démarches de ce pays d’Amérique du Sud. Le film sera diffusé par Radio-Canada.