La femme qui ne se voyait plus aller
Présenté en première aux Rendez-Vous du cinéma Québécois et de retour sur le grand écran au Cinéma du Parc, le documentaire « La femme qui ne se voyait plus aller » rend compte d’une des grandes frasques de l’histoire de l’industrie télévisuelle du Canada. Suivant les traces de Micheline Charest, femme forte de Cinar, la journaliste et documentariste Francine Pelletier nous entraîne dans les dédalles de cette affaire. Un avertissement : on en ressort avec plus de questions que de réponses.
Fidèle à sa profession de journaliste d’enquête, Francine Pelletier n’a pas pêché par paresse. C’est justement ce qui inquiète lorsqu’on ressort du visionnement de « La femme qui ne se voyait plus aller ». De ces demandes d’entrevue, seuls quelques individus ont accepté de se soumettre à l’œil inquisiteur de la caméra. Parmi les refus, les grandes sociétés subventionnaires forment le gros du groupe.
Le film fait un portrait dur de cette femme de fer qu’était, s’il faut en croire les témoignages de ceux qui l’ont côtoyée, Micheline Charest. Ayant eu accès à certaines images d’archives, les moments de son enfance ne réussissent pas à nous attendrir. Surtout, on sent le poids du silence, une omerta qui pèse tout le long du documentaire et qui frustre puisque jamais on a l’envers de la médaille. Impossible pour le spectateur de se positionner tant on a l’impression de manquer d’information.
Le moyen métrage de 52 minutes a le mérite de s’attaquer à un sujet complexe qui est toujours d’actualité. Il pose les bonnes questions et présente de façon honnête les raisons des trous qui parcourent son récit. La forme très classique du film laisse toute la place à celui-ci. Une histoire qui demeure palpitante et qui met en évidence les ratés de la justice dans ce scandale.