Sweet Karma de Andrew Thomas Hunt / prod. : Michael Paszt et James Fler
Premier long métrage d’Andrew Thomas Hunt, Sweet Karma nous plonge dans le monde du commerce du sexe. Lorsque Karma, une jeune muette russe, apprend que sa soeur unique est tuée au Canada après avoir été embauchée comme femme de chambre, elle sait que ses employeurs sont à l’origine de sa déchéance. N’ayant plus rien à perdre, elle prend sur elle de se venger de ceux qui lui ont enlevé la seule famille qui lui restait. Meurtre après meurtre, elle découvrira peu à peu la réalité entourant la disparition de celle qu’elle aime.
Sweet Karma est un de ces films qui fait beaucoup avec peu de moyens. Tourné en lumière naturelle avec une caméra à l’épaule, cette oeuvre très immersive que propose Andrew T. Hunt constitue son premier long métrage. Fidèle au genre des films de vengeance, il use d’une certaine originalité lorsque Karma tue ses ennemis, changeant de style et de tactiques plusieurs fois dans le film. Les scènes de combat sont bien réalisées, appuyées par des chorégraphies crédibles et bien montées. Shera Bechard paraît particulièrement à l’aise dans son tout premier rôle au cinéma, ce qui ajoute beaucoup à la texture réaliste recherchée par le cinéaste.
Quelques défauts scénaristiques viennent cependant diminuer l’expérience d’immersion. Si quelques détails visuels se raccordent mal, c’est surtout la logique de certains personnages qui fait parfois défaut. Le fait que le personnage principal ne parle pas lui apporte de la profondeur, mais fait paraître ses ennemis particulièrement naïfs. Si chaque scène en elle-même demeure crédible, l’accumulation de petits défauts finit par agacer. L’absence policière, malgré de nombreux coups de feu tirés, atténue forcément la vraissemblance de l’histoire.
Pour un premier long métrage de genre, Sweet Karma s’avère solide. Les amateurs de sang seront servis, le tout appuyé par un scénario auquel on peut croire. Même s’il ne sait pas encore quel sera son prochain film, il faudra surveiller ce que réalisera Andrew Thomas Hunt.