Leonardo Borrero, étudiant à la maîtrise en communication, profil recherche-création en média expérimental à l’École des médias de l’UQÀM, est l’inventeur d’un instrument de musique qui fait se dresser de nombreuses oreilles curieuses. Il était au Salon Son & Image de Montréal, la semaine dernière, pour révéler son invention au public audiophile.
L’instrument est appelé le Wobble. Breveté récemment, il a à priori l’aspect d’un djembé, mais on se rend vite compte que son fonctionnement diffère du populaire instrument de percussion africain. Électrique et numérique (par son raccordement à un ordinateur), doté de cinq anneaux rotatifs, le Wobble produit des sons au contact des mains, qui font tourner les anneaux.
« On peut produire n’importe quelle sonorité, atteste son inventeur. Au fond, l’instrument est un simple contrôleur. Les régulations de voltage peuvent varier. C’est capté par un circuit, qui envoie à son tour le signal à l’ordinateur. Celui-ci synthétise le son et l’envoie à l’amplificateur. Il y a aussi une petite pédale, pour la distorsion. »
Sur scène, a-t-il indiqué, la gestuelle d’un musicien utilisant un Wobble est très agréable à suivre ; elle est beaucoup plus éloquente que celle d’un « type « bidouillant derrière un ordinateur portable ». L’instrument permet de nouer un contact authentique avec le public, croit-il.
Leonardo Borrero estime que son invention sera sur le marché d’ici environ un an. Maintenant qu’il dispose d’un prototype, il lui faut écouter les commentaires des premiers utilisateurs, élaborer une version productible, et trouver un artiste de talent qui accepterait d’être le représentant du Wobble.
« Pour ce qui est de la production, je crois que la meilleure entreprise serait Roland. Nous avons effectué quelques démarches pour les approcher. La compagnie Sennheiser pourrait aussi être intéressée à fournir des éléments à la version définitive de l’instrument. Quant à l’artiste qui pourrait devenir notre porte-parole, nous avons quelques noms en tête. On regarde aussi les demandes, sur le plan du design et de l’utilisation, que pourraient nous faire de grands clients comme le Cirque du Soleil, par exemple. »
Leonardo Borrero partage la propriété intellectuelle de l’instrument avec l’UQÀM, qui l’a aidé – par le biais de la société Gestion Valeo – à mener à bien le processus de d’obtention du brevet. L’inventeur, qui gagne pour le moment sa vie en faisant de l’intégration Flash pour une maison de jeux vidéo, a un autre instrument de musique dans ses cartons. Un instrument qui serait le complément du Wobble, mais dont il ne peut dire mot pour l’instant.
