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    « 21 » : La recherche de sens d’une jeunesse perdue Marine Johnson et Isabelle Roy. Photo: Philipe Latour

    « 21 » : La recherche de sens d’une jeunesse perdue

    30 octobre 2019, 07h12
         |      Article rédigé par Thomas Monteil     

    Sara est intervenante dans un centre de jeunesse, depuis assez longtemps pour ne plus se poser de questions sur la routine qui la fait vivre. Un jour, elle accueille Zoé, une jeune fille mutique déposée par un père déphasé de la société et de sa progéniture. La confiance va s’installer entre les rires et les larmes, sous travers d’une quête de sens de l’une et l’autre.

    Nouvelle création de Rachel Graton, « 21 » fait partie de ces pièces de théâtre qui ne vous attendent pas pour que vous commenciez à comprendre. L’action se déroule là sous vos yeux, à vous de faire avec. Cette approche très terre à terre renforce ce sentiment d’immersion dans une histoire qui sait appuyer là où ça fait mal, en l’occurrence la réalité sociale des centres de jeunesse et de certains de leurs habitants.

    Durant toute la pièce, Sara (interprétée par Isabelle Roy) va tenter d’aider Zoé (jouée par Marine Johnson) en séjour dans le centre. Pour ce faire, elle prétexte un atelier de basket hebdomadaire qui va ponctuer les douze semaines de Zoé loin de sa maison. Si la trame principale se déroule sur cette liaison qui prendra son intensité au fur et à mesure, l’oeuvre se différencie des autres par sa mise en avant alternée des personnages. L’action se déroule tout d’abord autour de Sara qui contextualise son personnage : bientôt quadragénaire, emprunt aux relations charnelles d’une nuit, mais arborant une sagesse et une empathie pointue et indissociable. Pleine de tact et d’introspection, Sara va donner sa chance à Zoé pour qu’elle puisse prendre sa place dans le centre et apprendre à s’ouvrir. Les rencontres passantes, elle découvre en Zoé une adolescente souffrant d’un vortex incontrôlable d’émotions et de retenue qui altère son jugement et ses relations avec autrui. Ici commence alors un jeu d’esprit de Sara qui tente à chaque entrevue de creuser plus profondément dans la vie et les sentiments de Zoé.

    Avec leurs moments privilégiés, Zoé et Sara partagent un lien touchant qui les unit malgré leurs histoires et caractères bien distincts. Sans tomber dans le jugement et la pitié, « 21 » traite habilement d’un malaise de jeunesse on ne peut plus réel. Celui-ci se rattache à cette réalité froide que l’on préfère souvent ignorer en admettant que si l’on n’y pense pas, elle n’existe pas. Zoé ne subit pas directement cette souffrance, mais plutôt tout ce que le monde autour d’elle a fait à sa famille décomposée où s’entremêlent prostitution et violence conjugale. Sara s’écharpe donc à essayer de tirer de Zoé tous le ressenti qu’elle n’a jamais su ni comprendre, ni exprimer. La candeur démasquée de Zoé joue un rôle primordial dans l’attachement des personnages entre eux. Cette relation qui ne tombe pas dans le piège du maternalisme ou d’un théâtre shakespearien donne un ton nouveau à la pièce qui accroche de bout en bout. Le tout habilement mis en scène par Alexia Bürger qui inscrit son travail dans cette même volonté de tout montrer.

    La pièce est ponctuée de mises en avant des personnages, d’abord de Sara, puis de Zoé. Dans ces moments qui servent également d’ellipse dans l’intrigue, les personnages se dévoilent au public sans tomber dans une introspection qui déconnecterait du récit. Ses pauses sont accompagnées de jeux de lumière qui recentrent l’attention sur les éléments importants de l’intrigue qui se déroule sur le fameux terrain de basket du « 21 ». Avec sa pièce, Rachel Graton vient nous chercher pour nous emmener au coeur de cette relation. L’intimité des personnages et la réalité de leurs histoires sont autant de facteurs qui emmènent le spectateur avec Sara et Zoé dans cette quête des sentiments. Une vision romanesque d’un sujet contemporain puissant qui sait convaincre par une histoire maîtrisée. Et un final qui ne laissera pas de marbre.

    « 21 » est présenté tous les jours jusqu’au 11 mai 2019 au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui.

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