CONNEXION

  • Abonnement
  • Publicité
  • Contact
  • Guide industrie
  • Vidéos
  • Podcasts
  • magazine CONVERGENCE
  • Boutique
  • Numérique
  • Jeux Vidéo
  • Mobile
  • Animation
  • Informatique
  • Arts Médiatiques
  • Marketing
  • Musique
  • Industrie
  • Réalité virtuelle
  • Intelligence artificielle
  • Startups
  • Artisans du numérique
  • Conseils d’experts
  • Exclusifs
  • SUIVEZ-NOUS

    RSS

    RECEVEZ GRATUITEMENT
    LE BULLETIN QUOTIDIEN [voir un exemple]

    Convergence Culture : Where Old and New Media Collide de Henry Jenkins, New York University Press, 2006

    Convergence Culture : Where Old and New Media Collide de Henry Jenkins, New York University Press, 2006

    29 juillet 2010, 00h16
         |      Article rédigé par Charles Prémont     

    L’analyste des médias et académicien Henry Jenkins offre, avec Convergence Culture : Where Old and New Media Collide, une vision globale des changements qui ont transformé les industries culturelles depuis la venue d’Internet et des technologies mobiles. Bien que le livre date déjà de quatre ans, sa pertinence ne peut être remise en doute. Utilisant à bon escient des exemples de propriétés intellectuelles ayant eu maille à partir ou ayant embrassé les nouvelles plateformes de diffusion, Henry Jenkins décortique ses exemples en concepts clairs et montre les possibles interactions pouvant exister entre ceux-ci. Le Lien MULTIMÉDIA vous offre un survol des grands thèmes parcourus par l’ouvrage.

    Une des premières manifestations de la métamorphose de la consommation de contenus culturels s’est produite chez les spectateurs. Tout au long du livre, Henry Jenkins insiste sur le nouveau pouvoir que ceux-ci se sont approprié sur leurs contenus favoris. Deux besoins se sont exprimés dès la venue du Web : le désir de créer et celui de jouer.

    Plusieurs phénomènes démontrent bien l’envie de création des spectateurs. Avec la venue de l’Internet et de la possibilité de distribuer ses œuvres gratuitement au monde entier, de nombreux admirateurs de séries se sont mis à écrire des nouvelles se déroulant dans l’univers de la propriété intellectuelle. Les plus fervents auteurs de ces « fan fiction » se sont rassemblés en communautés autour desquels ils commentent leurs ouvrages entre eux et se donnent différents trucs pour améliorer leurs œuvres. Certains sites offrent même le service de professionnels qui, bénévolement, corrigent et redressent les ouvrages d’auteurs qu’ils n’ont jamais rencontrés, un peu à la manière d’un éditeur.

    Certains utilisent ces univers pour mousser leur propre carrière. C’est le cas de plusieurs jeunes cinéastes qui ont créé de courtes capsules vidéo dans l’univers de Star Wars. Ces fictions alternatives ont été vues plusieurs dizaines de milliers de fois sur le Web et de nombreux cinéastes les ont utilisées pour faire valoir leur portfolio. Mieux encore, une communauté a rassemblé les forces de centaines de personnes pour monter un moyen métrage de quarante minutes, Star Wars : Revelation.

    Le désir de jouer est aussi présent chez les spectateurs. Le meilleur exemple donné par Henry Jenkins à cet égard réside dans le « spoilling » créé par les admirateurs de la télé-réalité Survivor. En se rassemblant en communauté, les fervents de ce jeu télévisé se sont mis à analyser tous les indices possibles et imaginables pour être en mesure de deviner quels participants avaient le plus de chance de rester jusqu’à la fin de l’émission avant que celle-ci ne soit mise en ondes.

    Le jeu improvisé est allé très loin, certains joueurs ayant accès à des images satellites ont retrouvé les lieux de tournage alors que d’autres se sont rendus dans les commerces des participants pour voir à quel point ils avaient perdu du poids, gage d’un long séjour en survie. Après quelques années, lorsque le réseau de télévision a décidé qu’il ne voulait plus absolument garder le secret, certains « spoilers » se sont plaints que les producteurs « ne voulaient plus jouer le jeu ».

    En évangéliste des nouvelles formes culturelles, Henry Jenkins penche clairement pour une gestion plus laxiste des droits d’auteurs, arguant que ces participations contribuent au succès d’un produit culturel en l’enrichissant de nouvelles perspectives qu’ils promeuvent auprès de leurs connaissances. Il va plus loin encore, stipulant qu’il existe un risque réel de s’aliéner ses meilleurs ambassadeurs en niant le droit des spectateurs à s’engager dans une propriété intellectuelle.

    Henry Jenkins explique la réticence des producteurs à voir les admirateurs d’un produit créé à partir de leurs propriétés intellectuelle par une crainte du partage du pouvoir créatif. En cédant une partie du contrôle de leur propriété intellectuelle à ses consommateurs, les ayants droit ont souvent peur de voir éclore ici et là des fictions qui ne cadrent pas dans ce qu’eux perçoivent comme adéquat pour leur franchise.

    À cela, Henry Jenkins rétorque que les admirateurs d’un produit en sont souvent les plus sévères législateurs, ne craignant pas d’écrire aux producteurs comme aux auteurs anonymes s’ils croient que leurs créations s’éloignent un peu trop de l’univers du produit. Si certaines normes peuvent être fixées avec les communautés, il demeure que la volonté d’enrayer toute forme d’adaptation d’un produit culturel par ses admirateurs s’avère utopique dans le contexte médiatique actuel.

    Fait intéressant, Henry Jenkins souligne aussi qu’il est possible pour les producteurs de trop en faire. L’univers de The Matrix en est un exemple puisque si la plupart des admirateurs n’ont vu que la trilogie de longs métrages, de nombreux indices et faits historiques sur le monde de la matrice se trouvaient disséminés à travers des jeux sur console, en ligne, des animations et autres plateformes. Il devenait donc virtuellement impossible pour un admirateur de tout colliger et même l’intelligence collective des communautés peinait à rassembler toutes les informations. Le danger existe de voir la qualité des contenus de chaque plateforme en souffrir par la multiplication de ces dernières.

    Convergence Culture : Where Old and New Media Collide demeure un livre académique et il n’est pas simple d’appliquer tout ce qu’on y trouve au monde des affaires. Par contre, les nombreux exemples permettent d’avoir une vision globale du phénomène, et Henry Jenkins sait souligner de façon intelligente les tendances qui lui semblent lourdes.

    Sur le même sujet

    Intéressé.e à reproduire un article, une photo ou une vidéo ?

    En bénéficiant de notre licence de reproduction, vous pourrez :

    • publier un article dans vos sites Web, dans vos infolettres, dans vos réseaux sociaux, etc.
    • en modifier la longueur
    • recevoir les photos (et vidéos, si applicable) en haute résolution
    • publier les photos (et vidéos, si applicable) dans vos sites Web, dans vos infolettres, dans vos réseaux sociaux, etc.
    • le contenu devient public sur notre plateforme, ce qui vous octroie encore plus de visibilité

    Sous réserve que les droits sur les contenus que vous souhaitez reproduire (textes, photos ou vidéos) nous appartiennent.

    DERNIERS ARTICLES

    Bell Média lance un nouveau portfolio de chaînes FAST

    Bell Média lance un nouveau portfolio de chaînes FAST

    Suite
    26 avril 2024, 00h30