CONVERGENCE no 59

Jouer, c’est bien, mais réaliser, c’est mieux. Après sa carrière d’enfant acteur, Jacob Tierney est passé derrière la caméra pour y exercer le métier de réalisateur et livre cette année son deuxième long métrage, The Trotsky. « C’est plus amusant de réaliser », dit-il. Après un premier long métrage, Twist, il se retrouve à 29 ans avec un budget près de 30 fois supérieur pour son nouveau film The Trotsky. Tout juste revenu du Festival international de films de Toronto où son film a été présenté en première, Jacob Tierney était enthousiaste quant à l’avenir de son film dont on sait déjà qu’il sera en compétition au prochain Festival international de films de Tokyo et présenté au public montréalais lors du Festival du nouveau cinéma.

Dans son premier documentaire, Barbiers : une histoire d’hommes, Claude Demers jetait un regard sur les hommes, pour son deuxième documentaire, le réalisateur tourne sa caméra sur les femmes. Car, il ne faut pas se méprendre, Les Dames en bleu est un film sur les admiratrices de Michel Louvain et non un document sur la vie du chanteur de charme. « Barbiers était un hommage à mon père, confie Claude Demers au Lien MULTIMÉDIA. Et même si ma mère n’était pas une fan de Louvain, mon plus récent film est un peu sur sa jeunesse. » C’est un regard tendre, presque aimant, que le cinéaste pose sur ces cinq femmes.

François Delisle a tourné 2 fois une femme grâce à la caméra RED, une première pour le réalisateur. Ayant utilisé auparavant une F900, une expérience plutôt décevante, il avoue que le travail de réalisateur a bien changé depuis l’arrivée du numérique. « Aujourd’hui, on est pratiquement en postproduction avant de commencer à tourner, dit-il. Le numérique ne donne rien de plus à l’image, contrairement à la pellicule qui lui donnait beaucoup de caractère. Je ne suis pas un nostalgique, mais je ne dirai pas non plus que le numérique a apporté la solution à tous les problèmes. Maintenant, le travail de postproduction prend une tout autre importance. »

En 1998, Christian Laurence lance un défi à ses amis : faire des courts métrages en train peu de temps, avec les moyens du bord, dans un esprit collaboratif. Il ne se doutait pas que, dix ans plus tard, son idée allait non seulement s’implanter et grandir à Montréal et au Québec, mais faire des émules dans le monde entier.

Danny Lennon, c’est un peu le « pape » du court métrage. En voyage à Vladivostok, en Russie, au moment de l’interview, il se préparait à partir pour Tokyo et Kuala Lumpur pour continuer la promotion de sa passion. Puisqu’il s’agit probablement d’un des genres cinématographiques ayant subi le plus de changements au cours des dernières années, attirant au passage des cinéastes réputés, on peut entrevoir de bonnes choses pour l’avenir de ce cinéma même si on est encore loin de la coupe aux lèvres.

Le 10 juillet 2008, le groupe Chocolat part faire quelques spectacles aux Îles-de-la-Madeleine. Le cinéaste Yan Giroux les accompagne afin de tourner des images pour un vidéoclip. Avant de partir, il avait noté quelques indications d tournage : cadre centré, contre-jour, plan-séquence. Pas de scénario, pas de réel plan de travail. On lui avait dit de ne pas s’en faire : avec les gars de Chocolat, il se passe toujours quelque chose. Dès leur arrivée, Jimi Hunt, Dale, Ysaël, Martin et Brian tombent dans le whisky. Pas à peu près ! Yan Giroux filme ce dérapage, sans censure, et il en fait Élégant, documentaire présenté en première au Festival du nouveau cinéma. Le réalisateur discute du tournage.

Il existe tout un monde parallèle, inconnu du commun des mortels, un monde où le jeu vidéo, et plus particulièrement World of Warcraft, est plus qu’un passe-temps ou une passion, mais une façon de gagner sa vie. En suivant deux jeunes joueurs professionnels dans leurs parcours jusqu’aux World Cyber Games de 2007, le documentariste Jos de Putter ne se porte pas en juge, se refuse à tout commentaire sur les choix que font le Néerlandais Manuel ‘Grubby’ Schenkhuizen et le Chinois Li ‘Sky’ Xiaofeng. Beyond the Game (Au-delà du jeu) est un document fascinant dans lequel World of Warcraft n’est qu’un élément accessoire.

Cédric Chabuel est arrivé au Québec, il y a cinq ans, pour suivre une Québécoise rencontrée dans sa ville natale de Saint-Malo. Le Breton n’était pas à son premier exil. Il avait passé quelques années à Paris pour faire des études en cinéma. C’est là qu’il réalise son premier film et dernier film, L’Odyssée du sample, un documentaire sur l’échantillonnage, comme son nom l’indique. Peu de temps après, il devient VJ de la scène underground de musique électronique et prend le nom de Ouananiche, ce poisson qui nage à contre-courant. « Ma blonde me parlait de son père qui faisait de la pêche au Québec et j’ai aimé le mot ouananiche », raconte l’artiste au Lien MULTIMÉDIA. En 2005, il fait comme son célèbre compatriote cinq siècles plus tôt et débarque au Québec.

Les quatre membres des Cougarettes viennent de l’extérieur de Montréal, mais c’est dans la métropole que naît le projet : « Les Cougarettes ça a commencé Jérôme et moi. Lui venait de s’acheter une carte de son et une console Atari et il disait, me semble que je sortirais un band avec une chanteuse attitude. On a commencé comme ça, c’était très rustique, aucun potentiel radio... Quand Frank est arrivé, comme il est mixeur dans la vie, il a pris les pistes, il a tout remixé. Maintenant, Frank est le maestro du groupe, il construit les beats. Ensuite, Pepe s’est rajouté. Lui est plutôt VJ, en show il fait aussi de l’échantillonnage, mais il fait surtout la projection visuelle. »