Demain de Maxime Giroux / Production Nu Films - Distribution Les Films Séville
Premier long métrage de Maxime Giroux, Demain est un film qui traite de la banalité et de l’humanité, du don de soi et de l’égoïsme. Il met en scène Sophie, jeune femme attentionnée et dévouée, qui garde la tête haute devant l’adversité du quotidien. Celui-ci est constitué des deux hommes de sa vie, Richard, son père diabétique et alcoolique et Jérôme, un jeune travailleur de la construction qui se laisse tranquillement dériver. Film qui tient à son regard sobre sur le monde, Demain se veut plus une observation qu’un conte, un constat plutôt qu’une dénonciation.
Ce qui frappe d’abord à l’écoute de Demain, c’est le profond souci du réalisme qui l’anime. Le réalisateur et son coscénariste, Alexandre Laferrière, ont tout mis en oeuvre pour construire une histoire en dehors des conventions scénaristiques. On peut presque croire à un journal. Sophie est une combattante de l’ombre, prisonnière d’elle-même, aimant ces hommes qui le lui rendent peu. Le rythme du film est soutenu comme l’émotion des comédiens : peu de vagues, plutôt une houle constante. Elle agit comme une bouée de sauvetage pour ceux de qui elle est proche.
Demain est un film sur lequel il faut vouloir se laisser porter sans avoir d’attente. Les acteurs sont dirigés et leurs émotions nuancées à l’extrême. Les performances d’Eugénie Beaudry (Sophie) et de Serge Houde (Richard) apportent une touche de personnalité bienvenue. Basé sur une simple succession de situations, le film flirte avec des clichés sans y tomber. Un succès cependant atténué en ce que, malgré sa courte durée, le scénario devient assez prévisible. Le spectateur n’a pas de surprises et on comprend rapidement qu’il ne faut pas en espérer. Une histoire qui laisse songeur, mais qui reste loin de la catharsis.
