L’Écomusée du fier monde rouvre ses portes le dimanche 7 juin et présente à nouveau l’exposition « Déjouer la fatalité : Pauvreté, familles, institutions », un projet qui s’intéresse à l’histoire de l’enfermement comme mode d’intervention privilégié auprès de familles pauvres et des indigents.
L’histoire des quartiers ouvriers montréalais a été marquée par de nombreuses institutions charitables depuis le milieu du 19e siècle. Des bâtiments érigés par ces œuvres caritatives font partie aujourd’hui de notre patrimoine architectural. L’exposition invite à regarder au-delà des murs institutionnels afin de faire sortir du silence et de l’oubli les personnes considérées à l’époque comme indigentes, malades, folles, dépendantes, déviantes, délinquantes ou incapables. À l’aide d’images d’archives, de documents et d’artefacts, découvrez ces histoires méconnues.
De la charité aux droits sociaux
Dès le milieu du 19e siècle, avec la révolution industrielle, une grande partie des familles ouvrières vit dans une situation de précarité. Avant la Première Guerre mondiale, l’intervention des pouvoirs publics se limite à la prise en charge des indigents aliénés et des détenus dans les institutions carcérales. En parallèle, il existe une grande diversité d’œuvres de charité, mais il s’agit d’aides de dernier recours qui relèvent de bienfaiteurs privés ou des institutions religieuses.
Au cours du 20e siècle, les revendications de groupes réformateurs laïques ou religieux et des citoyens incitent les pouvoirs publics à investir dans des politiques sociales comme l’assurance-chômage, l’allocation familiale, l’assurance hospitalisation et l’assurance-maladie. C’est l’émergence de la notion des droits sociaux et des organismes qui les défendent. La préservation de ces droits vise à assurer le bien-être et la dignité des membres les plus vulnérables de la société.
Cette exposition permet de comprendre les réalités de plusieurs institutions dont certaines se retrouvent dans le quartier Centre-Sud : la prison du Pied-du-Courant, l’Institut du Bon Pasteur, la crèche d’Youville, l’Hôpital Notre-Dame, le refuge Meurling et bien d’autres. Elle présente les luttes et parcours qui ont permis de « déjouer la fatalité ».
L’exposition « Déjouer la fatalité : Pauvreté, familles, institutions » est présentée en collaboration avec le Centre d’histoire des régulations sociales de l’UQAM (CHRS)..