HR4Heritage vise à allier nouvelles technologies et propositions culturelles

« Historiquement, nous utilisions l’édition, le monde du livre, les expositions, la télévision, la fiction et les jeux vidéo. Depuis la COVID, nous avons constaté que nos publics se trouvaient ailleurs et qu’il y avait de nouvelles écritures. Nous avons donc voulu revisiter les récits pour avoir des histoires auxquelles la jeunesse, principalement, peut s’identifier et lesquelles peuvent être représentatives de leur diversité », explique Géraldine Bueken.

Le programme X4Heritage, particulièrement sa troisième édition, est le fruit d’un dialogue intersectoriel lors duquel les acteurs du patrimoine des médias et de la culture ont été éduqués sur le potentiel des nouvelles technologies pour leur secteur. Cela prend la forme du Lab, une formation continue qui accompagne les décideurs à concevoir leur stratégie numérique.

En parallèle de cette activité, XR4Heritage a instauré un incubateur de projets. « Nous avons prototypé des projets avec certains de ces acteurs culturels, dont le Musée de la ville de Bruxelles. Par exemple, nous avons tenu une première exposition sur l’idée que la démarche de durabilité n’est pas toujours rentable. Il faut souvent tout recommencer chaque fois. Nous avons prototypé un concept où nous créons des personnages et un décor en 3D pour faire un premier export, qui sont de petites fictions pour expliquer les rivières de Bruxelles. L’idée était que, une fois ce monde créé, nous pouvons réactiver les personnages pour imaginer de nouvelles expositions », décrit la directrice.

De cette initiative est né un parcours dans la ville, par la géolocalisation de ces récits à travers la cité. L’ambition est de lier des contenus média à des expériences urbaines, spécifie Géraldine Bueken.

Cette année, le programme est entièrement dédié à l’activation d’avatars historiques. « Nous travaillons sur la détection d’avatars et sur la création de campagnes qualitatives liées à la vente de skins et d’avatars que nous associons à des objectifs de développement durable, par exemple un gamer qui voudrait soutenir la cause des femmes en achetant un personnage historique en lien avec ce sujet. Et nous oeuvrons sur le deuxième volet d’activation qui est la capture de mouvements, comment des artistes peuvent donner une voix, un mouvement à des personnages historiques », révèle la directrice et fondatrice de XR4Heritage, qui coprésentait d’ailleurs un atelier en marge de MTL connecte sur les avatars 3D comme outil de médiation.

Le programme HR4Heritage a signé une entente avec le DigiHub Shawinigan. Geraldine Bueken coanimait son atelier avec l’experte en chaîne de blocs (blockchain) Kathleen Jobin et la conservatrice des patrimoines UNESCO Manuela Valentini. Lors de son passage à Montréal, elle prévoyait également visiter le Musée de la civilisation de la ville de Québec afin de nouer un meilleur partenariat avec l’organisme.

« Pour le moment, le partenariat est uniquement scientifique, détaille la directrice. Nous aimerions aller un peu plus loin pour le Lab, comprendre comment le Musée a réussi à l’incuber. C’est quelque chose qui nous permettrait de pérenniser les activités que je mène. Nous cherchons des modèles inspirants pour développer une plateforme d’innovation du patrimoine au coeur de l’Europe. »

Enfin, XR4Heritage bénéficie d’un accord de coopération de la Fédération de Wallonie-Bruxelles sur 3 ans, permettant d’accueillir des studios québécois en Belgique pour la cocréation en compagnie des participants du Lab. La volonté est de favoriser le maillage entre les fournisseurs de solution, les créateurs d’expérience, les lieux de diffusion et les gestionnaires d’archives. « Le dernier voyage était lors des Rencontres professionnelles du Bright Brussels Festival en février dernier. Une vingtaine de Québécois sont venus. La suite est de faire l’inverse », mentionne la fondatrice à propos d’un événement organisé en association avec la délégation générale du Québec à Bruxelles et HUB Montréal, un rassemblement appelé The Factory.