CONNEXION

  • Abonnement
  • Publicité
  • Contact
  • Guide industrie
  • Vidéos
  • Podcasts
  • magazine CONVERGENCE
  • Boutique
  • Numérique
  • Jeux Vidéo
  • Mobile
  • Animation
  • Informatique
  • Arts Médiatiques
  • Marketing
  • Musique
  • Industrie
  • Réalité virtuelle
  • Intelligence artificielle
  • Startups
  • Artisans du numérique
  • Conseils d’experts
  • Exclusifs
  • SUIVEZ-NOUS

    RSS

    RECEVEZ GRATUITEMENT
    LE BULLETIN QUOTIDIEN [voir un exemple]

    Julien Cadieux à la rencontre de l’Acadie queer et rurale dans « Y’a une étoile » Charlie Boudreau et Julien Cadieux. Photo: Yves Tremblay

    Julien Cadieux à la rencontre de l’Acadie queer et rurale dans « Y’a une étoile »

    29 novembre 2022, 07h30
         |      Article rédigé par Yves Tremblay     

    Le réalisateur, scénariste et monteur Julien Cadieux a discuté avec la directrice du festival Image+Nation, Charlie Boudreau, de la représentation queer acadienne sur les écrans canadiens lors de l’entretien « Y’a une étoile – Queerer up l’Acadie », tenu dans le cadre de la série de rencontres I+N@PHI x FMC/CMF pendant l’événement international. Entre autres choses, le cinéaste originaire de Shediac en a profité pour parler de son film actuellement en postproduction, intitulé « Y’ a une étoile », qui suit le quotidien et dépeint les préoccupations de personnes queer francophones vivant hors des grands centres du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse. Le long métrage adopte un genre se situant entre le documentaire et la comédie musicale, sur de remarquables reprises des airs d’Angèle Arsenault, auteure-compositrice-interprète acadienne importante des années 1970 et 1980, décédée en 2014. Le titre du film fait d’ailleurs référence à une de ses chansons.

    Avec une population francophone de moins de 40 % au Nouveau-Brunswick, ce territoire des Maritimes compte peu de productions cinématographiques, d’autant plus qu’il n’y existe pas d’équivalent à la SODEC en cette province, ni aucun distributeur acadien à proprement parler. Julien Cadieux déplore aussi le fait que la majorité de la production acadienne est destinée à la télévision, donnant comme résultat « qu’elle n’est pas assez connectée avec le storytelling contemporain » selon lui. Heureusement, « il y a une certaine ouverture chez Téléfilm Canada, avec une une enveloppe consacrée aux Autochtones et à la diversité, depuis quelques années, mais il n’y a pas d’enveloppe pour les francophones hors Québec », précise-t-il. Bellefeuille Production, établie à Moncton, et Unis.tv ont finalement soutenu le projet tourné pendant l’été 2022.

    Pour ce qui est de la coproduction, Julien Cadieux croit qu’en restant minoritaire « il n’est pas évident de raconter sa propre histoire. De plus, concilier identité culturelle et identité queer n’est pas évident ». Malgré tout, le tournage de « Y’a une étoile » aura permis de découvrir un esprit communautaire insoupçonné et de « mettre un visage sur certains concepts », de concrétiser certaines réalités, tel que le quotidien créatif et communautaire d’un jeune homme trans, Samuel LeBlanc, natif de Sainte-Marie-De-Kent, accompagné de ses deux comparses musiciennes queer Clémence Langlois et Daphnée McIntyre. Leur trio, Écarlate, signe d’ailleurs toutes les reprises des chansons d’Angèle Arsenault, une figure de proue féministe et LGBTQ avant l’heure. Le documentaire musical suit notamment « Sam » à travers les discussions qu’il anime dans les écoles francophones de la seule province officiellement bilingue du Canada.

    Julien Cadieux mentionne que ses recherches d’histoires de francophones LGBTQIA+ des régions rurales, avec l’aide précieuse de Xavier Gould entre autres, également réalisateur, aura permis « d’entrer chez les gens et de se faire des amis ». L’expérience l’aurait d’ailleurs encouragé à assumer pleinement sa propre identité queer. Jusqu’ici, il confie avoir plutôt « donné la parole à d’autres, sans la prendre pour autant ».

    Entre autres participantes actives au projet, le réalisateur mentionne Matty Leblanc, une coiffeuse de Rogersville qui s’est investie dans le design des costumes pour ce documentaire éminemment coloré. À la coordination du tournage, on retrouve également une immigrante de Moncton d’origine marocaine, Wijdane Kakashi, qui accomplissait cette tâche pour la toute première fois. Le réalisateur indique qu’il semble plutôt difficile de retrouver une équipe technique inclusive en Acadie. Il y aurait la question de la formation, qui ferait notamment défaut, et que le milieu est « sans véritable roulement [de productions acadiennes], donc on perd souvent les équipes techniques » entre les projets.

    Après sa formation en production cinématographique à l’école Mel Hoppenheim de l’Université Concordia, Julien Cadieux a réalisé plusieurs séries documentaires pour la télé, dont les « Îles de l’Atlantique » et « Voir la musique », ainsi que plusieurs documentaires tels que « Guilda : Elle est bien dans ma peau » en 2014 et « Une rivière métissée » en 2020, ce dernier portant sur le rapprochement interculturel qu’incarne une avocate et militante d’ascendance à la fois micmaque, africaine-américaine et acadienne.

    Parcourant une large partie du territoire acadien, le film se réapproprie la culture populaire régionale et le chiac, ce dialecte « qui va à l’encontre de ce qui est standard, par sa couleur, ses mots, et qui est donc queer en un sens », selon les termes de Julien Cadieux. Avec son usage de pronoms anglais, il serait parfois en outre plus neutre que le français relativement aux genres, donc peut-être plus près d’une expression épicène, lance le cinéaste à la blague. « Y’a une étoile » se rend aussi à Sainte-Anne-de-Madawaska, à Cap-Pelé, à Baie-Sainte-Marie (rencontrer Daniel Robichaud et ses défis de santé, notamment), et même dans la forteresse de Louisbourg au Cap Breton (Nouvelle-Écosse). C’est là où on fait la connaissance de Luna, une femme trans qui fut soldat et qui est devenue guide-interprète sur le site historique canadien. Malheureusement, elle doit maintenant travailler en anglais dans cet emploi. Malgré tout, les chansons enjouées d’Angèle Arsenault et ses textes inspirés, ajoutées à l’ouverture exceptionnelle des ruraux en font un film qui fait du bien, dans une célébration de la beauté, soutient fièrement son réalisateur.

    Julien Cadieux souhaite possiblement développer sous forme de série son documentaire et, toujours avec Téléfilm Canada, étendre la représentation des identités queer et francophones vers l’Île-du-Prince-Édouard ainsi qu’à Terre-Neuve et Labrador dans de futurs projets. Le cinéaste travaille actuellement au montage et « Y’a une étoile » devrait sortir au printemps 2023.

    Sur le même sujet

    Intéressé.e à reproduire un article, une photo ou une vidéo ?

    En bénéficiant de notre licence de reproduction, vous pourrez :

    • publier un article dans vos sites Web, dans vos infolettres, dans vos réseaux sociaux, etc.
    • en modifier la longueur
    • recevoir les photos (et vidéos, si applicable) en haute résolution
    • publier les photos (et vidéos, si applicable) dans vos sites Web, dans vos infolettres, dans vos réseaux sociaux, etc.
    • le contenu devient public sur notre plateforme, ce qui vous octroie encore plus de visibilité

    Sous réserve que les droits sur les contenus que vous souhaitez reproduire (textes, photos ou vidéos) nous appartiennent.

    DERNIERS ARTICLES