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    La jeunesse queer donne un nouveau sens au fait d’habiter un quartier LGBTQ Julie Podmore. Photo: Courtoisie

    La jeunesse queer donne un nouveau sens au fait d’habiter un quartier LGBTQ

    10 août 2021, 00h15
         |     

    Même en temps de pandémie, le Village gai de Montréal demeure le coeur de la communauté LGBTQ de la ville. La rue Sainte-Catherine Est est en effet la principale artère accueillant ses célébrations publiques les plus connues, dont plusieurs activités liées à la Fierté qui se tiendront au cours des semaines à venir.

    Néanmoins, depuis plusieurs décennies, la jeune génération s’éloigne du village. De plus en plus de personnes qui s’identifient comme queers (par opposition aux personnes gaies, lesbiennes, bisexuelles ou trans) s’installent ailleurs dans la ville, principalement par rejet de la tradition commerciale et touristique associée à la rue Sainte-Catherine. Il y a quelques années encore, le Mile-End était au cœur de ce mouvement.

    Julie Podmore, professeure adjointe affiliée (géographie, urbanisme et environnement) à la Faculté des arts et des sciences de l’Université Concordia, se penche sur le Mile-End comme noyau queer de la ville dans un chapitre de l’ouvrage « The Life and Afterlife of Gay Neighborhoods : Renaissance and Resurgence », rédigé sous la direction d’Alex Bitterman et de Daniel Baldwin Hess.

    À trois kilomètres au nord du Village, l’arrivée de jeunes personnes queers dans le Mile-End a coïncidé avec l’émergence de ce quartier comme épicentre de la culture indépendante. Le Mile-End est ainsi devenu un lieu d’accueil pour les personnes queers, comparable à Queen West (Toronto) et, dans une moindre mesure, à la Commercial Drive de Vancouver.

    « Pour moi, depuis longtemps, le Mile-End était avant tout un quartier lesbien anglophone », explique la chercheuse. Quand j’ai conçu le projet, il y a environ 10 ans, on commençait à parler de la "dégai-isation" des villages gais et de l’émergence de quartiers queers. J’ai constaté ce phénomène dans le Mile-End, qui se transformait simultanément en quartier branché caractérisé par une production culturelle foisonnante. Le Mile-End s’est simultanément transformé en quartier queer et en quartier branché caractérisé par une production culturelle foisonnante. »

    Exclusion homonormative

    Julie Podmore a recruté des personnes queers étudiant aux cycles supérieurs, qui ont interviewé des membres de leur communauté pour recueillir leurs impressions sur le quartier. Conclusion : les jeunes personnes queers interviewées, dont la plupart avaient reçu une bonne éducation, étaient relativement aisées, parlaient surtout anglais et repoussaient les frontières de l’identité sexuelle et de genre. Par ailleurs, la majorité d’entre elles se sentaient mal à l’aise dans le Village.

    Celui-ci était perçu comme un lieu réservé aux femmes et aux hommes cisgenres blancs d’un certain âge. Le Village était homonormatif, autrement dit un espace pour les membres de la communauté LGBT qui avaient choisi de se fondre dans la société dominante. Il était aussi associé à une forte présence policière, au commerce et au tourisme. Beaucoup de jeunes personnes queers se sentaient exclues.

    « On constate une dichotomie entre le Village LGBT et le Mile-End queer, indique la chercheuse. Je voulais me pencher sur l’idéal urbain de chaque groupe. »

    Son constat : une différence marquée, exprimée de manière éloquente. Mais Julie Podmore souligne que les personnes interviewées ne comprenaient pas forcément tout ce que représentait le Village et ce qu’il avait à offrir.

    « C’est peut-être un lieu où beaucoup de gens, surtout des jeunes qui viennent de l’extérieur de la ville, se rendent pour sortir du placard », note-t-elle. Elle ajoute avoir rencontré des réfugiés et des réfugiées pour qui le Village est un lieu de liberté. Mais pour les personnes queers issues de la génération Y et d’une certaine classe sociale, explique-t-elle, le quartier est devenu un lieu de consommation, et a donc perdu sa valeur.

    Embourgeoisement 2.0

    Sans surprise, le Mile-End d’aujourd’hui est bien différent de celui qu’étudiait l’équipe de Julie Podmore. Certains établissements dirigés par des personnes queers, comme le café Cagibi et le Royal Phoenix Bar, ont été forcés de déménager ou de fermer leurs portes. De manière générale, les commerces sont nombreux à quitter le quartier en raison d’une importante hausse des loyers.

    Pour la chercheuse, Hochelaga-Maisonneuve, Saint-Henri et Pointe-Saint-Charles sont des quartiers queers en devenir, et donc d’éventuels objets d’étude.

    Elle ajoute que les noyaux queers en milieu urbain représentent un nouvel archétype, propice à l’émergence de différentes cultures et orientations politiques.

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