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    Marianne Bissonnette s’intéresse au développement de la pensée critique des jeunes

    21 décembre 2020, 11h00
         |      Article rédigé par Sophie Bernard

    La pensée critique chez les jeunes intéresse au plus haut point Marianne Bissonnette. Aujourd’hui chargée de cours et doctorante en éducation, elle possède un baccalauréat en sciences biomédicales, ainsi qu’un certificat en journalisme et une maîtrise en communication. Lors de la Conférence Média-Jeunes, organisée cet automne par l’Alliance Médias Jeunesse, elle a présenté les résultats d’une recherche sur la façon dont les jeunes utilisent leur pensée critique et dont ils interagissent avec les médias pour prendre des décisions éclairées.

    Marianne Bissonnette s’intéresse au développement de la pensée critique des jeunes Marianne Bissonnette. Photo: Courtoisie

    Aujourd’hui, 84 % des jeunes de 18 à 24 ans s’informent avant tout sur Internet, un pourcentage qui a augmenté au fil du temps. En effet, il y a huit ans il était de 44 %. « La liberté de la presse et l’éducation aux médias sont des éléments fondamentaux d’une saine démocratie, estime Marianne Bissonnette. Or, l’actuelle éducation aux médias se trouve déconnectée des réalités technologiques, complètement déconnectée et ne parle pas des réseaux sociaux comme YouTube. La pensée critique s’avère le raisonnement rationnel et réfléchi ayant comme objectif de décider quoi faire et quoi croire. »

    « À l’origine, j’ai fait un baccalauréat en sciences biomédicales à l’Université de Montréal, raconte-t-elle. Naïvement, j’étais convaincu que les gens avaient une pensée critique et qu’ils faisaient confiance à la science. Pendant mon bac, j’ai continué à entretenir cette idée. Puis j’ai commencé à faire de la radio à CISM et, après mon émission, je recevais des appels de gens qui me disaient que j’étais vendue aux pharmaceutiques. » C’est en faisant ses études en journalisme qu’elle a vu à quel point les gens croyaient n’importe quoi, pas juste en sciences, mais en politique et en socioculturel, même avant les grandes vagues conspirationnistes nées de la COVID-19.

    Dans le cadre de sa maîtrise, Marianne Bissonnette s’est rendue dans plusieurs classes d’une école secondaire dans lesquelles elle a distribué un questionnaire pour mesurer, dans un premier temps, leur intérêt pour la science en général. À partir de leurs résultats, huit élèves ont été choisis pour pousser la recherche plus loin. « Je me suis assise seule avec eux et j’ai fait lire un texte aux six élèves choisis qui ont participé à une entrevue semi-dirigée pendant laquelle je leur ai fait lire deux textes médiatiques portant sur les ondes utilisées par les téléphones cellulaires. Le premier était un texte d’Ève Christian pris sur le site de Radio-Canada et l’autre d’un blogue un peu louche. Il s’agissait d’un même sujet avec des positions totalement opposées. »

    Pendant la lecture, les étudiants commentaient à voix haute leur lecture, puis ils ont répondu à un questionnaire. Lorsqu’il leur était demandé ce qu’ils pensaient de la source des textes et leur opinion en général, ils avaient de la difficulté à répondre de façon concrète. Au départ, les participants devaient s’exprimer sur divers sujets découlant des 18 habiletés et des 12 dispositions du penseur critique selon Robert Ennis, regroupées sous 11 thèmes principaux à partir desquels s’articulait la discussion. Puis, la chercheure a choisi de les engager dans une conversation, ce qui s’est avéré beaucoup plus riche et a permis de voir la profondeur de la réflexion des jeunes.

    « Deux élèves ont parlé de leurs propres opinions, un autre était déjà convaincu et un autre a expliqué que ses parents lui avaient inculqué l’importance de l’école, note Marianne Bissonnette. Ils ont compris qu’ils avaient naturellement pris position. » Après avoir compilé les réponses et les entrevues, la chercheure a tiré ses conclusions : les jeunes ne font pas la différence entre les preuves basées sur les faits et celles basées sur l’expérience personnelle, ce qui l’a beaucoup marqué. « J’ai remarqué qu’ils avaient de la misère à assumer une position, explique-t-elle. Ils sont très hésitants et se contredisent beaucoup. Est-ce parce qu’ils se sentaient insécures ou parce qu’on ne leur a pas montré à monter un argumentaire ? »

    Un autre élément est sorti de cette recherche : les élèves qui ont de la difficulté à lire en français ont de la misère à développer une pensée critique. Avant de développer leur pensée critique, il faut d’abord travailler sur la littératie fondamentale, avance Marianne Bissonnette. « Sur le coup, j’étais triste, mais j’ai tellement confiance envers les jeunes, ils sont débrouillards, créatifs, ce n’est pas leur faute, mais celle du système scolaire, des parents, croit-elle. Un élève fait ce qu’on lui demande. Si on lui dit d’apprendre par coeur, il va recracher ce qu’il a retenu. »

    La meilleure valorisation de la pensée critique ne relève pas seulement de l’école. D’ailleurs, les jeunes passent plus de temps devant des écrans qu’en classe. Les médias auraient-ils donc un rôle à jouer ? Les jeunes ont le sentiment qu’ils doivent faire les choses rapidement plutôt que bien. Or, il existe deux façons de prendre une décision : rapidement ou après réflexion. Si l’on est toujours pressé par le temps, on ne peut pas réfléchir. « L’ambiance sociale à la productivité nuit à la pensée critique, ce travail relève de tout le monde », conclut Marianne Bissonnette.

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