Ane Brun sort deux album et le clip de « Last Breath »

« Faire un album implique toujours de creuser au plus profond de moi-même », explique Ane Brun. « Je gère tout ce qui se passe dans ma vie — les relations, les changements, les défis — en écrivant de la musique. Mais quand mon père est décédé en 2016, je ne pouvais ni ne voulais le faire. C’était une expérience étrange : Je suis une personne très "process and digest". Je travaille sur mes problèmes, et j’avance. Mais, dans la douleur de la perte d’un parent, ça n’a pas marché. Je ne trouvais pas les bons outils dans ma boîte à outils, et il n’y avait pas de solution. Mon père n’était plus là. Il m’a fallu un certain temps pour comprendre que le temps lui-même était la clé ».

Bien qu’elle ait d’abord essayé d’écrire pour un nouveau disque un an plus tôt, ce n’est qu’à l’été 2019 que Ane Brun a pu pleinement débloquer son imagination. Elle s’est retirée dans une cabane au fond des montagnes norvégiennes et s’est délectée pendant trois semaines d’un élan de créativité qui a donné naissance à la quasi-totalité des chansons des deux albums.

« How Beauty Holds The Had of Sorrow », explore de nouvelles techniques et de nouveaux styles, sera plus familier à ceux qui se souviennent de Ane Brun comme de l’auteur-compositeur-interprète émouvant et passionnée de guitare qui a émergée au début du siècle.

Ane Brun explique que « lorsqu’il s’agit de musique plus lente, plus douce et plus mélancolique, j’aime écouter des albums ou des listes de lecture qui me mettent dans un état d’esprit spécifique en m’offrant simplement 45 minutes de cet état d’esprit "cool down". Ce sont les albums que j’ai tendance à répéter, comme "Carrie & Lowell" de Sufjan Stevens ou "Screws" de Nils Frahms. »

« How Beauty Holds The Had of Sorrow » crée indéniablement une ambiance tout aussi spécifique. Il s’ouvre sur le « Dernier Souffle » au piano, dont la beauté élégiaque est soulignée par une étonnante coda aux cordes — arrangée par Johan Lindström de Tonbruket — alors que Ane Brun explique « comment le chagrin et le manque de quelqu’un ont aussi un côté positif, et comment le fait de manquer quelqu’un le rend tridimensionnel, plus proche et plus réel ». Il se termine également par une interprétation au piano de « Don’t Run And Hide », dont une version se distingue de « After The Great Storm », toutes deux montrant la sensibilité singulière et déchirante de sa voix, une qualité digne de Beth Gibbons. Deux autres ballades délicates au piano sont également proposées : « Closer », qui se situe quelque part entre Joni Mitchell et Kate Bush, traite du « sujet sans fin de la difficulté qui vous rend plus fort ou vous rapproche de quelque chose de plus vrai pour vous-même », tandis que la chanson plaintive « Lose My Way » est accompagnée par le compositeur Dustin O’Halloran, nominé aux Oscars et lauréat d’un Emmy Award (également de « A Winged Victory For The Sullen »).

« Nous avons décidé d’essayer de co-écrire dans le studio de Dustin par une nuit très chaude de Berlin », se souvient Ane Brun, « juste après être devenus amis. Cela ne faisait que quelques semaines que mon père était décédé, j’étais donc dans un état d’esprit très spécial et très vulnérable. Nous avons pris un verre de vin et nous avons improvisé cette chanson, qui s’est terminée le soir même, avec des mots qui sortaient de moi comme un message à mon père. Le lendemain, nous avons enregistré la version qui se trouve sur l’album ». Il faudra encore un certain temps avant qu’elle puisse écrire d’autres chansons pour l’album, mais Ane Brun et Dustin O’Halloran composeront « Horizons », le thème de clôture du film Puzzle 2018, qu’elle interprétera lors de la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix à Oslo un an plus tard.

Le piano est remplacé par la guitare acoustique sur « Meet You At The Delta » — qui ajoute des paroles en anglais entièrement nouvelles à une chanson écrite il y a quelques années pour une émission de télévision où Ane Brun chantait des poèmes du poète suédois Bruno K Öjer — et sur le succinct « Breaking The Surface », le seul morceau de l’album écrit après le début de la pandémie. « Pendant les deux premiers mois, j’avais en tête l’image d’un lac où les vérités flottaient et brisaient la surface », explique Ane Brun. « L’une d’entre elles était que l’amour et nos relations proches sont, en fin de compte, tout ce qui compte. Une crise comme celle-ci nous montre comment le monde est structuré, à la fois politiquement et économiquement, et ce qui compte vraiment ».

Trois autres chansons offrent des arrangements plus complets, mais elles conservent l’empathie rassurante et pacifique de l’ensemble de l’album : le traînant « Gentle Wind Of Gratitude », offert en guise de réconfort à un ami qui souffre ; « Song For Thrill And Tom », dont la flottabilité lumineuse est renforcée par les choeurs angéliques de Jennie Abrahamson, Linnea Olsson, Therese Börjesson et Carolina Wallin Perez ; et le tout simplement magique « Trust », qui se niche au coeur de l’album, la voix de Ane Brun enchantant de manière inhabituelle alors qu’elle console avec des paroles d’une foi enviable : « Je me jette à l’air libre / Chaque particule m’y attrapera. »

« After The Great Storm », est à la fois intime et universel, souvent simultanément, et confirme une fois de plus que l’artiste norvégien exige une attention soutenue et dévouée. Le fait qu’elle puisse le faire sur deux albums consécutifs est une raison de plus de croire que, comme elle l’écrit sur « Don’t Run And Hide », « je suis là pour toi… ».

« How Beauty Holds The Had of Sorrow »

• « Last Breath »
• « Closer »
• « Song for Thrill and Tom »
• « Meet you at the Delta »
• « Trust »
• « Gentle Wind of Gratitude »
• « Breaking the Surface »
• « Lose My Way (feat. Dustin O’Halloran) »
• « Don’t Run and Hide (Piano Version) »

Ane Brun a enregistré huit albums dont des chansons avec Ron Sexsmith, Sigur Rossou Teitur. Elle vit à Stockholm, en Suède, où elle écrit, enregistre et dirige son propre label Balloon Ranger Recordings. Elle a également été invitée sur l’album de Peter Gabriel « New Blood » et a fait la première partie de plusieurs dates de sa tournée.

Au cours de la dernière décennie, elle s’est produite dans toute l’Europe, notamment une douzaine de concerts en Scandinavie avec divers orchestres symphoniques lors du dîner du prix Nobel de 2017 et de la cérémonie du prix Nobel de la paix de 2018, sans oublier la cérémonie du prix de la musique polaire de 2017, où elle a chanté « Why Should I Cry For You » devant son auteur, le lauréat de cette année-là, Sting.

Ane Brun a également participé à plusieurs collaborations avec d’autres artistes, notamment avec le compositeur Dustin O’Halloran (« A Winged Victory For The Sullen »), nominé aux Oscars et lauréat d’un Emmy Award, avec lequel elle a écrit « Horizons », le thème de clôture du film « Puzzle », avec Kelly Macdonald. Elle a également contribué à la musique de films et émissions de télévision, dont « Becoming Astrid » (2018) et « Hidden » (2019), et a chanté dans un film d’animation pour enfants, « Alfons Åberg ». Et comme si cela ne suffisait pas, après le succès du Top 5 britannique de 2015 (et le Dance Chart numéro 1) qu’elle a co-écrit avec Dr. Kucho ! et Gregor Salto, « Can’t Stoping Playing (Makes Me High) », elle a co-écrit avec le producteur Andrew Bayer, lauréat d’un Grammy Award, un certain nombre de reprises, ainsi que sa première chanson de Noël originale, « The First Day of Christmas » en 2019.