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    PODCAST : L’album « Falling » de Fonkynson se veut électronique et vocal à la fois Fonkynson. Photo: Adrian Villagomez

    PODCAST : L’album « Falling » de Fonkynson se veut électronique et vocal à la fois

    12 juin 2020, 07h10
         |      Article rédigé par Yves Tremblay     

    Le musicien électronique Fonkynson (Valentin Huchon) habite le Québec depuis 2006. Il gagne/gagnait sa vie comme infographiste et après un premier album en 2016, intitulé « #followme » et quelque remixes, il lance virtuellement fin mai 2020 « Falling », sur l’étiquette montréalaise Lisbon Lux Records (Paupière, Beat Market, Das Mörtal...). Il nous entretient de son inspiration, des nombreuses collaborations qui composent son dernier opus, ainsi que des enjeux environnementaux que suggère le graphisme de sa pochette.

    L’écriture de « Falling » aurait débuté quelque part en 2018, nous explique Fonkynson. Après la réalisation de quelques premiers instrumentaux, le musicien dit avoir « fait face à un mur », ne trouvant pas la direction artistique adéquate. Il décrit comment les choses ont finalement évolué pour lui : « On est parti vivre trois mois d’hiver au Mexique avec les enfants. C’est quelque chose qui nous trottait dans la tête depuis un petit bout, ma compagne et moi, juste profiter d’être ensemble en famille, sans la course quotidienne avec les enfants et tout le reste. En plus d’être relax et de profiter de très beaux paysages tropicaux, ç’a débloqué quelque chose au niveau de ma créativité. Le bouchon a sauté et j’ai trouvé tous les featurings vocaux à ce moment-là. Auparavant, j’avais accueilli certaines hésitations de part et d’autres, pour participer au projet, et à partir du moment où j’ai trouvé la direction artistique, ç’a beaucoup allumé les vocalistes prétendants. Ils avaient une meilleure vision d’où est-ce que je voulais aller, et de leur place dans chaque titre. Donc à chaque fois qu’ils m’envoyaient des démos, c’était déjà fantastique. Je me suis rendu compte que lorsqu’on a un travail, une idée cohérente, c’est beaucoup plus facile pour les collaborateurs de s’y greffer. Les pièces étaient là, et tout avait déjà pris vie, juste un petit peu de retour, et évidemment un gros travail de mix, sur l’album en général. » Comparativement au premier album, « Falling » compte davantage de collaborations et explore moins la musique de club. Valentin Huchon le trouve plus abouti et croit qu’il s’agit d’un album qui s’écoute mieux chez soi, d’un bout à l’autre.

    La première personne contactée a été Desiire. Le chanteur pop et r’n’b de Toronto avait déjà montré son intérêt via Soundcloud et Fonkynson trouvait son timbre de voix idéal pour s’intégrer au son électronique. En une journée, l’artiste ontarien a trouvé les paroles du titre « Mind Games » et les a enregistrées. D’autres se sont également vus laisser carte blanche quant aux textes. Tel est le cas de Kôsa, une amie chanteuse de Desiire, qu’il a lui-même suggérée pour un duo vocal homme/femme. Sur la chanson éponyme de l’album, on retrouve un bon ami de Fonkynson, Osvaldo Aguirre, tandis que Vaness, qui chante le premier extrait « You Got It », a également été dénichée via Soundcloud. De son côté, la chanteuse de la formation Le Couleur, Laurence Giroux-Do, en est à sa deuxième collaboration avec Valentin Huchon, ici pour le titre « Nuits Blanches ». Valentin Huchon rajoute : « Elle avait participé au morceau "Caresse" de l’album "#followme" en 2016, on avait tous les deux adoré l’expérience de travailler ensemble, et le résultat me plaisait énormément. Elle chante en français, elle a un côté franco-pop qui surfe sur le kitsch, une superbe saveur. J’aime beaucoup sa façon de chanter, et j’aime aussi le groupe Le Couleur. Je trouve que le français, dans ce qu’ils font, s’adapte parfaitement à leur musique, à la vie, et ça se marie aussi bien avec certaines de mes pièces, donc j’avais celle-là en préparation, et elle a écrit les paroles, participé et enregistré. »

    « Sur l’ensemble, les voix se marient bien et cela a amené la production tellement plus loin, avoir toutes ces pistes vocales entre les mains. Ça m’a fait sortir de ma zone de confort, et forcé à vouloir me dépasser. J’ai le sentiment d’avoir passé un cap », raconte le musicien. Dans « Ultra Violet », le turntablist/dj de Montréal DJ Noyl vient enfin scratcher. « Cela donne au morceau une vibe hip hop un peu cérébrale, expérimentale, qui m’a énormément plu », confie le créateur.

    L’ancien collègue graphiste Pierre-Nicolas Riou signe la pochette de l’album printanier. Elle suggère quelques préoccupations quant à l’environnement. Fonkynson est bien conscient de ne pas écrire de la chanson à texte, pas plus que de paroles engagées, réalisant de la musique électronique. Il précise pourtant : « Quand il y a quelque chose qui vient me chercher j’essaye de l’exprimer autrement, comme dans "#follow me" j’avais exprimé le côté abusif des réseaux sociaux, avec la pochette. Ici, le sujet qui m’intéresse beaucoup c’est l’environnement, le réchauffement climatique, l’état actuel du monde, les crises économiques, les guerres économiques. Alors ça commence par cette personne qui se fait frapper au visage parce qu’il a une paille dans son verre, et ensuite, avec les autres images, on voit en fait qu’est-ce qui ne va pas dans le monde. » L’artiste ne veut ni accuser ou insulter qui que ce soit. Il croit par contre qu’on est tous responsable de ce grand problème.

    Le lancement officiel de l’album n’a pas eu lieu à cause de la pandémie, pas de cinq à sept avec des professionnels du milieu et des journalistes, mais l’artiste prévoit bientôt une prestation en direct sur une plateforme Web. Cependant, rien de confirmé pour l’instant, selon le principal intéressé.

    Fonkynson :

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