Pirata Théâtre monte « Le Sixième sens » dans le cadre du Paniccon international de Montréal
Du 21 janvier au 8 février 2020, la Salle Fred-Barry accueillera le tout premier Paniccon international de Montréal, ayant pour thème « Le Sixième sens ». Un événement d’envergure organisé par la compagnie Pirata Théâtre. C’est la comédienne Nathalie Claude qui est porte-parole de cette première édition.
« Pour cette première édition, on vous a préparé une programmation extraordinaire, avec des invités incroyables, souligne Nathalie Claude, porte-parole (alias Hypervigilante Wonder Woman). C’est avec une fierté très mal cachée que je vous invite à vous promener à travers les kiosques, les différentes scènes, les différentes conférences... Et il y a des gadgets, des cadeaux, des souvenirs à ramener chez soi. »
La compagnie
Pirata Théâtre fête, cette saison, ses 10 ans d’existence. Pionnier d’une forme de théâtre atypique et inclusive, c’est une dizaine de projets qui virent le jour en autant d’années en réunissant dans la création et sur scène des artistes et plus de 900 non-acteurs, souvent des gens marginalisés. On se souviendra de ; « La Maison », avec des jeunes femmes en difficultés ; « Album de finissants » et son choeur d’adolescents, tous deux présentés à la Salle Fred-Barry ; Les Bienheureux, spectacle sur la quête de l’euphorie orchestré avec des gens aux prises avec des dépendances.
Cette fois, avec « Le sixième sens », Pirata Théâtre fait appel à des personnes ayant un lien intime avec l’état de stress post-traumatique.
« Sixième Sens »
Intuition ressentie, capacité d’anticipation exceptionnelle qui ne peuvent trouver d’explication rationnelle par le seul usage de nos cinq sens. Vigilance accrue qui permet de voir venir les catastrophes.
La démarche
Abordant notre rapport à la terreur dans cette époque où les images chocs de violence de masse et d’attentats se faufilent sans relâche dans notre inconscient cette création multidisciplinaire, éclatée et poétique touche à des sujets sensibles, porte à réflexion tout en étant un exutoire au tabou de la peur. Malgré un sujet délicat, le spectacle n’est pas sans ludisme ni sans humour. Musique en direct, chorégraphies, quiz, jeu choral et prises de paroles tissent ensemble une trame truffée de références à la culture populaire. Passant du « Survivor » de Destiny’s Child à « Holding out for a Hero » de Bonnie Tyler, à l’inquiétante mélodie de la trame sonore de « Jaws », passant de séances de « photobooth » à la présentation de figurines (versions miniatures des performeurs), jusqu’à la terrifiante maquette de Panicopolis, le spectacle alterne entre légèreté et profondeur. Le prétexte du Paniccon, contrefaçon des Comiccons, contribue grandement au caractère ludique de la pièce qui s’adresse à nos sens, à notre imaginaire et ouvre de multiples pistes de compréhension possibles. Comme un poème vivant. Pour Pirata Théâtre, la présence des non-acteurs donne une force sans compromis à la création. Il n’est cependant pas question ici de faire le récit d’événements traumatiques personnels. Il est question de jouer avec la force d’évocation réelle du stress post-traumatique (ses symptômes, ses effets physiques, ses éléments déclencheurs) pour composer un portrait d’ensemble, un portrait poétique de notre époque et de notre société.
Moi quand ça part, j’ai tout de suite envie de me mettre à courir.
Comme si j’embarquais en mode pilote automatique…
pis ce que ça fait, quand j’arrive dans le peek, c’est que,
je cours, je me dédouble genre, pis je me retrouve à côté de moi.
À côté de moi qui court … - Xavier Malo (alias The Runner)
Écriture de plateau, montage de textes et mise en scène
Michelle Parent se consacre au théâtre de création depuis une quinzaine d’années. Comédienne, mais surtout metteure en scène et directrice artistique de Pirata Théâtre, elle développe depuis une décennie une écriture théâtrale pirate qui mélange les arts et les gens, qui rassemble sur la scène et dans la création, artistes et citoyens. Ses oeuvres ont en commun de présenter des portraits de société : représentations poétiques de nos dérives, de nos enfermements, de nos espoirs. Elles parlent de notre système et de ce qu’il dépose en nous. Elles sont fabriquées de référents populaires, de culture pop, de matériaux issus du réel et d’artéfacts de notre rapport au monde.
« Le Sixième Sens »
- Une production Pirata Théâtre
- Présentée à la salle Ferd-Barry du Théâtre Denise-Pelletier
- Du 21 janvier au 8 février 2020
- Écriture de plateau, mise en scène et montage de textes : Michelle Parent
- Avec des personnes ayant un lien intime avec le stress post traumatique, de même que Nathalie Claude, Mathieu Leroux, Xavier Malo, Joseph Martin, Véronique Pascal et Annie Valin
- Assistance et conseil chorégraphique : Marie-Ève Archambault
- Conception : Andréanne Deschënes, Claire Renaud et Samuel Thériault