«Les invisibles».
Photo: AZ Films
Après avoir fait l’ouverture du Festival de cinéma de Sherbrooke devant une salle comble, « Les invisibles » de Louis-Julien Petit prendra l’affiche le 10 mai au Québec. Distribué par AZ Films, le film met en vedette Audrey Lamy, Corinne Masiero, Noémie Lvovsky, Déborah Lukumuena, Sarah Suco et Pablo Pauly aux côtés de nombreuses actrices non professionnelles qui contribuent avec beaucoup de talent et d’humour à la mise en scène de cette comédie.
« À la suite d’une décision municipale, l’Envol, centre d’accueil pour femmes SDF, va fermer. Il reste trois mois aux travailleuses sociales pour tenter de réinsérer les femmes dont elles s’occupent : falsifications, pistons, mensonges... Désormais, tout est permis ! »
Louis-Julien Petit a décidé de réaliser cette fiction après un long travail d’écriture qui faisait suite au visionnage de « Femmes invisibles, survivre dans la rue », un documentaire réalisé par Claire Lajeunie pour la chaîne de télévision France 5. Après une première version du scénario qu’il a abandonnée, Louis-Julien Petit a repris l’écriture pour aboutir à une proposition qui situe l’action « dans un centre d’accueil, permettant d’une part de plonger dans le quotidien des travailleuses sociales, mais aussi de donner à ces femmes SDF un toit, afin de les voir vivre au quotidien, de prendre le temps de les identifier et de s’attacher à elles ». Le réalisateur précise : « J’ai eu envie de faire un film solaire et porteur d’espoir dont le cœur serait le groupe, la cohésion et l’entraide face à l’adversité. J’ai voulu plonger le spectateur dans le milieu de la grande précarité par le biais de situations drôles et émouvantes, sans jamais éluder la réalité dramatique dont il est question, ne serait-ce que par respect pour ces femmes qui ont beaucoup d’autodérision sur leur situation, et rejettent toute idée d’apitoiement sur leur sort. Je me devais de les montrer telles que celles que j’avais connues, dans la complexité de leur vérité, sans compassion particulière ni misérabilisme. »
« Sur un plan purement professionnel, ce film m’a beaucoup apporté. L’improvisation, c’est une sacrée école ! », commente Audrey Lamy.
« Alors que je me fiche complètement de jouer à poil si un rôle l’exige, là, il m’est arrivé plusieurs fois d’éclater en sanglots lors de scènes qui me ramenaient à des trucs très personnels... », ajoute Corinne Masiero.
« Au fur et à mesure du tournage, j’ai vu s’épanouir les femmes du film, ces femmes qui ont connu la rue. C’était magnifique », poursuit Noémie Lvovsky.
« J’ai pris conscience que, mis à part l’absence de confort, le plus dur à supporter, pour un sans-abri, c’est son "invisibilité" », dit Deborah Lukumuena.
Diplômé de l’École supérieure de réalisation audiovisuelle (ESRA) en 2004, Louis-Julien Petit a travaillé pendant plus de dix ans comme assistant metteur en scène sur une trentaine de longs métrages et en parallèle à cette activité, il écrit et réalise plusieurs courts métrages, notamment « Bande Démo ». Fin janvier 2014, il termine le tournage de « Discount » son premier long métrage qui remporte le Valois du public au Festival du film francophone d’Angoulême. En 2015, Louis-Julien Petit tourne pour Arte « Carole Matthieu » avec Isabelle Adjani et Corinne Masiero présenté au FFM en 2016 en présence du réalisateur et d’Isabelle Adjani.
