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    « Les larmes amères de Petra Von Kant » : une femme, ses démons et son amour Anne-Marie Cadieux interprète Petra Von Kant avec une énergie cinglante et émotive. Photo: Guillaume Langlois

    « Les larmes amères de Petra Von Kant » : une femme, ses démons et son amour

    26 novembre 2019, 00h30
         |      Article rédigé par Thomas Monteil     

    Comme dans tout départ de pièce de théâtre, les lumières s’éteignent, le public aussi, et quelques lumières rouge vif s’illuminent aux mêmes tons que la salle. Mais contrairement à la plupart des autres oeuvres théâtrales, nous sommes déjà dans la pièce. Une blanche, mais épaisse fumée insidieuse est présente avant l’arrivée du spectateur et nimbe la scène. Et bien que celle-ci tend à devenir plus que volcanique lors de la durée de la pièce, ce sentiment d’abstraction, propre au théâtre, mais fortement souligné ici, est fondamental pour le déroulement de la pièce « Les larmes amères de Petra Von Kant » et de son histoire. Présenté au Théâtre Prospero jusqu’au 6 avril prochain.

    La pièce initialement écrite par Reiner Werner Fassbinder raconte le cheminement émotionnel de Petra Von Kant (Anne-Marie Cadieux). Styliste célèbre dans toute l’Europe, elle mène une vie de contrôle et de réflexion unilatérale, parsemée de nombreuses soirées de débauche. Elle est accompagnée dans son quotidien par Marlène (Lise Castonguay), sa suivante muette, qui participe grandement dans l’ombre au succès dans la mode de Petra. Les habitudes de la styliste mondaine sont perturbées par la visite de son ami Sidonie (Florence Blain Mbaye) qui lui fait rencontrer Karin (Sophie Cadieux). Jeune femme venue d’Australie, désinvolte et charnelle qui perturbe Petra, habituée à anesthésier ses propres pensées lorsque celles-ci la heurtent.

    L’intention de la pièce est de dépeindre l’évolution d’une histoire d’amour tonitruante. Petra, désillusionnée par les hommes et ce qu’ils lui font ressentir, tombe éperdument amoureuse de Karin. L’action s’illustre comme une connexion intense et rapide entre les deux êtres, mais traite majoritairement du « après » le premier émoi partagé. La pièce est fortement marquée d’une exubérance démultipliée par Anne-Marie Cadieux, à bout de souffle tout du long. Son personnage souffre de ses choix et de sa condition, sans plus chercher rien à résoudre. La venue de la stoïque et concupiscente Karin la pousse dans une détresse émotionnelle qu’elle ne pensait plus jamais connaître. Dans le rôle de Karin, Sophie Cadieux s’amuse à jouer une candide aux moeurs volatiles, ouverte au plaisir et à l’amour, mais pas à l’attachement. Cette relation va finir par mener au bord de la folie Petra qui ira jusqu’à rejeter son monde et tout ce qu’il contient. Passant outre son ami, sa carrière et aussi sa famille personnifiée par sa fille (Marianne Dansereau) et sa mère (Patricia Nolin), Petra se détruit par l’alcool et l’amour pour une relation qu’elle sait impossible, coincée entre ce qu’elle est et ce qu’elle pense devenir.

    La tension provoquée par cet amour-haine passionnel est fortement soulignée par une mise en scène sobre, mais basée sur des codes émotionnels très organiques. L’ambiance de la pièce volontairement excessive et grandiloquente, se ponctue par des fluctuations de rythme. Plusieurs scènes de danse et de dialogues puissants sont alternées avec des focus sur les personnages, seuls avec leurs émotions. Petra, femme autodidacte qui semblait tout contrôler, tout dominer, « perd » une histoire d’amour, donnant toute la dimension au drame psychologique qu’est la pièce. Une situation qui se résume par l’adage : celui qui a le pouvoir dans le couple et celui qui n’aime pas ; édicter par le même auteur que la pièce.

    Avec la compagnie Création Dans La Chambre, le metteur en scène Félix-Antoine Boutin a développé, à l’aide de ces actrices, une oeuvre étouffante pendant laquelle on se surprend tout de même à rire. Tant à cause des effets comiques que par les cruelles situations auquel le personnage principal est confronté. Par le personnage de Marlène, le spectateur s’invite dans la pièce, tout aussi muet que le personnage devant le délire de cette histoire amoureuse autodestructrice. À coup sûr une adaptation contemporaine de l’oeuvre qui sait convaincre par la violence de ses propos et de l’implication qu’elle provoque.

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