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    Rythme et harmonie rehaussent le « groove », selon une nouvelle recherche

    26 février 2019, 00h13

    Dans sa chanson la plus célèbre, « Memphis Soul Stew », King Curtis ne met pas plus que 30 secondes pour démarrer un vrai groove. Et à partir de là, ça n’arrête plus. Si l’on en croit les paroles de ce succès de 1967, les ingrédients d’un bon groove sont simples : half a teacup of bass (« une demi-tasse de basse ») et a pound of fat-back drums (« une livre de batterie bien grasse »). À ce stade de la chanson, quiconque a un pouls aura commencé à taper du pied.

    Rythme et harmonie rehaussent le « groove », selon une nouvelle recherche Musique. Photo: Marcela Laskoski sous licence CC.

    Peu après, la batterie éclate, et le saxophone de Curtis prend son envol. L’auditeur est impuissant : il ne peut résister à l’envie de bouger et à la joie qui l’accompagne. Ce sentiment de plaisir a intrigué Tomas Matthews, doctorant au Département de psychologie de l’Université Concordia et membre du Laboratoire de recherche Penhune sur l’apprentissage moteur et la neuroplasticité.

    Dans son premier article à titre de doctorant, paru récemment dans la revue « PLOS One », il étudie les facteurs qui nous incitent à groover. « La littérature sur la psychologie définit le "groove" comme un désir agréable de bouger au son de la musique, précise-t-il. L’auditeur se sent bien ; il a envie de bouger, de danser ou de marquer le rythme avec ses pieds. »

    « L’harmonie renforce selon nous le bien-être que ressent l’auditeur et, par conséquent, l’incite à bouger davantage », explique Tomas Matthews.

    « L’harmonie est un facteur très émotionnel en musique »

    L’envie de bouger au son de la musique a fait l’objet d’études approfondies dans le passé, notamment par Maria Witek. Cette chercheuse – qui a participé à la rédaction de l’article de Tomas Matthews et qui est maintenant attachée à l’Université de Birmingham – explore le concept de syncope, c’est-à-dire la mise en sourdine d’un temps fort du rythme.

    Son étude montre que les auditeurs préfèrent un degré de syncope moyen. Si la musique n’est pas assez syncopée, ils la trouvent monotone, ayant l’impression d’écouter un métronome. En revanche, si le degré de syncope est trop élevé, ils ont de la difficulté à suivre le rythme. Les préférences des auditeurs à cet égard peuvent être représentées sous la forme d’une « courbe en U inversé ».

    Dans le cadre de sa recherche, Tomas Matthews privilégie la même approche, mais l’applique à l’harmonie. Celle-ci est l’effet obtenu lorsque plusieurs notes sont produites simultanément, par exemple dans un accord de guitare ou de piano.

    « L’harmonie est un facteur très émotionnel en musique, souligne-t-il. Elle nous fait vraiment ressentir les choses. Ainsi, si l’on combine des rythmes moyennement syncopés – ceux qui ont le plus de groove, de l’avis général – avec des harmonies modérées, on obtiendra peut-être une élévation du sommet de la courbe en U inversé. Un agencement optimal et une interaction entre rythme et harmonie accentuera cet effet par rapport à ce qu’on observe avec le rythme seul. »

    Avec des collègues, Tomas Matthews a réalisé un sondage en ligne auquel ont répondu quelque 200 personnes, principalement européennes et nord-américaines. La participation étant ouverte à tous, les répondants appartenaient à divers groupes d’âge et possédaient des compétences musicales très variées. Les chercheurs leur ont demandé d’évaluer – sur une échelle de un à cinq – leur intérêt pour la musique groove, la fréquence à laquelle ils l’écoutaient et leur goût pour la danse ainsi que la fréquence à laquelle ils s’adonnaient à cette activité.

    « Le groove amalgame plaisir et envie de bouger »

    Les participants étaient invités à écouter de brèves séquences musicales comportant trois degrés (faible, moyen et élevé) de complexité rythmique et harmonique. Composées par Tomas Matthews et les coauteurs de l’étude, elles reposaient sur des claves (ou figures rythmiques) de son et de rumba caractéristiques de la musique afro-cubaine. Les participants devaient évaluer chaque séquence en fonction de l’intensité de leur envie de bouger à son écoute et du plaisir que leur procurait cette expérience auditive.

    Les chercheurs ont constaté que les auditeurs accordaient une meilleure note quand la musique combinait un degré de syncope moyen et une complexité harmonique faible ou moyenne. Les harmonies de complexité faible ou moyenne étant toutes deux perçues favorablement, Tomas Matthews affirme qu’elles amplifiaient l’effet en U inversé du rythme.

    « L’harmonie renforce selon nous le bien-être que ressent l’auditeur et, par conséquent, l’incite à bouger davantage, explique-t-il. Le "groove" amalgame en quelque sorte plaisir et envie de bouger. Quant à l’harmonie, elle agit principalement sur l’aspect agréable du "groove". »

    « Enfin, poursuit-il, les réponses des personnes aimant danser indiquent un taux plus élevé du désir de bouger, mais pas du plaisir éprouvé. »

    Cela s’explique, de l’avis de Tomas Matthews, par une association plus forte entre musique groove et mouvement chez les amateurs de danse.

    Cette recherche a été financée par le Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies, le programme d’échanges d’étudiants en neurosciences cognitives de l’audition d’Erasmus Mundus, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada de même que la Fondation nationale de recherche danoise.

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