Le Théâtre Point d’Orgue jouera « Ombre Eurydice Parle » au Théâtre Prospero du 11 au 27 avril
Avec « Ombre Eurydice Parle », Elfriede Jelinek, poursuit sa démarche singulière en réécrivant le mythe d’Orphée dans une perspective féministe et existentielle. Eurydice est autrice, n’est jamais arrivée à vivre de son art et vit dans l’ombre d’Orphée, ultime rockstar. Le chanteur est adulé par de jeunes groupies hurlantes et met Eurydice face à sa désuétude : le désir a-t-il une date de péremption ? En a-t-on que pour le corps des femmes jeunes.
Jelinek démuselle Eurydice et lui donne une voix. Se faisant, elle nous invite à entendre une parole essentielle — une réflexion sur l’image de la femme, sur l’éphémère, sur le désir et l’obsession pour l’éternelle jeunesse. L’autrice dresse un portrait cruel et violent d’une société patriarcale et pose la question « est-ce que la femme n’est qu’une ombre soumise à des diktats sociaux » ?
Le metteur en scène Louis-Karl Tremblay a choisi d’adapter « Ombre Eurydice Parle » pour deux actrices (une de théâtre et l’autre de cinéma), une danseuse contemporaine et un chanteur. Sur scène, Eurydice est incarnée à trois époques de sa vie — trois interprètes, trois pratiques artistiques, trois générations — afin de marquer que l’élan amoureux ne vieillit pas, pour rappeler que le désir n’a pas d’âges. Pour jouer les Eurydice, trois interprètes d’exception, fortes, lumineuses : Stéphanie Cardi, Macha Grenon, Louise Bédard.
Pour compléter ce trio et incarner Orphée — l’idole —, le chanteur Pierre Kwenders, avec son fort magnétisme, s’attaque à un répertoire pop des plus iconiques. Il interprète à sa manière les chansons des monuments tels que Michael Hutchence, Prince et Arcade Fire. Orphée, aux prises avec son statut de star est fixé éternellement dans une jeunesse idyllique, immuable.
« Ombre Eurydice Parle » est une décharge absolument nécessaire ; un texte d’une portée féministe puissante ; un spectacle qui unit différentes disciplines (danse, musique, théâtre) et la première création nord-américaine de ce texte d’Elfriede Jelinek — autrice peu montée chez nous.
Synopsis : Orphée s’apprête à monter sur scène pour son concert, les groupies hurlent. Eurydice est en loge et tente de terminer son roman. Pavé de réflexion son image, sa féminité, ses désirs elle invente un récit où son alter ego, en roadtrip vers les Enfers, fuit sa relation avec la rockstar. À son insu, une ombre d’elle-même s’arrache au réel et se libère de l’emprise du chanteur.
« Ombre Eurydice Parle »
- Première médiatique le mardi 11 avril à 20h
- Du 11 au 27 avril 2019 au théâtre Prospero, 1371, rue Ontario E, Montréal
- Billetterie (514) 526-6582, billetterie.theatreprospero.com
- Avec Louise Bédard, Stéphanie Cardi, Macha Grenon, Pierre Kwenders
- Texte : Elfriede Jelinek
- Traduction : Sophie Andrée Herr
- Mise en scène : Louis-Karl Tremblay
- Travail d’adaptation : Stéphanie Cardi, Mathieu Leroux, Louis-Karl Tremblay
- Dramaturgie et assistance à la mise en scène : Mathieu Leroux
- Scénographie, costumes, accessoires : Karine Galarneau
- Éclairage et vidéo : Robin Kittel Ouimet
- Musique originale et environnement sonore : Steve Lalonde
- Coaching vocal : Luc Chandonnet
- Soutien chorégraphique : Marilyn Daoust
- Codiffusion du Théâtre Point d’Orgue et du Théâtre Prospero