Cédrik St-Onge.
Photo: Jean-Philippe Sansfaçon
Il existe en Cédrik St-Onge un doux paradoxe. C’est sûrement ce qui explique que le créateur, le silencieux, le dévoué et le bouillant puissent vivre en un seul être. Désireux d’aller à la rencontre de l’autre et solitaire à la fois, il possède ce je-ne-sais-quoi qui un instant bouleverse, et tire un sourire en coin le suivant. Habité par cette timide insolence que l’on garde parfois au sortir de l’adolescence, il se tient, hautement inspiré et contaminé par un passé qui, à l’écoute de sa musique, semble, de manière aussi improbable qu’irréelle, l’avoir traversé.
Hautement cinématographique dans son essence, l’univers de Cédrik St-Onge est intimement lié aux images. Le son nourrit l’image qui, elle, nourrit la musique. Tout naturellement, celui qui vient tout juste de signer, en solo, la bande originale du documentaire québécois « Beauté aveugle » a choisi de faire équipe avec le cinéaste expérimental et artiste visuel Guillaume Vallée, afin d’accoler à sa proposition musicale renouvelée une identité multisensorielle lui étant propre. Ce n’est pourtant pas la première fois que Guillaume Vallée collabore avec des musiciens. Mieux connu pour son travail auprès de Hazy Montagne Mystique, Jean-Sébastien Truchy et Alexandre St-Onge, il aborde cette nouvelle collaboration artistique avec coeur et passion : « Comme processus, j’ai travaillé à créer un lien étroit entre la matérialité des différents médium et l’essence profonde de la composition musicale de Cédrik, confie Guillaume Vallée. J’ai tenté de créer un rythme avec les différentes émotions qui sortent de cette symbiose audiovisuelle pour obtenir un rendu poétique, doux et contemplatif, sous forme d’un voyage astral à travers les souvenirs qui se transforment et se détériore avec le temps. À travers les images, j’ai voulu montrer la nostalgie et la beauté ancestrale ».
Deux ans plus tard
Avec en poche un premier EP — « Les yeux comme deux boussoles » —, réalisé par nul autre que Louis-Jean Cormier avec Moran à la direction artistique, trois vidéoclips, une participation marquante au projet collectif Chansons rassembleuses | Nikamu mamuitun (une initiative du Festival en chanson de Petite-Vallée), un prix au Gala Culture Gaspésie, un passage en demi-finale au Festival international de la chanson de Granby ainsi que des présences sur scène en première partie de Charlotte Cardin et Vincent Vallières, le jeune auteur-compositeur-interprète a pris du galon. Et c’est avec celui-ci derrière lui, comme un vent qui pousse dans son dos, qu’il annonce la venue du long jeu sur lequel il planche depuis un moment et duquel il co-signe, cette fois, la réalisation.
L’auteur-compositeur-interprète originaire de Caplan cumule bien du millage pour sa jeune vingtaine. On parie d’ailleurs que le moteur n’en soit encore qu’à sa phase d’échauffement
