Foxtrott présente « Meditations I », premier d’une série de 3 EP

Chacun de ces trois EP autoproduits - qui seront tous lancés en 2018 - explore la relation complexe entre la vie intérieure et le monde extérieur. En effet, la musicienne a composé ces morceaux lors d’une retraite en solitaire dans le sud-ouest du Mexique. Elle a également profité de cet environnement singulier pour incorporer les sons ambiants à sa musique.

Marie-Hélène L. Delorme précise : « Mon premier album, "A Taller Us", s’inscrivait en quelque sorte dans un mouvement ascendant, un peu comme lorsque l’on déroule la colonne. J’ai commencé à écrire des chansons afin de faire face à l’anxiété provoquée par des éléments difficiles auxquels j’ai dû faire face en tant que jeune adulte. C’était émotionnellement dense, mais ce passage s’est révélé très thérapeutique finalement. Après ce cycle de production, de sorties et de tournées de l’album "A Taller Us", je me suis retrouvée à une étape différente ; un moment plus paisible de ma vie. »

Nourrie par cette nouvelle tranquillité, Marie-Hélène L. Delorme a créé trois expériences méditatives, dont la première présente à la fois l’intériorité et l’extériorité - on y imagine l’intérieur et l’extérieur à travers une fenêtre. Dans les mots de l’artiste : « Être présente et ouverte sur le monde est une chose merveilleuse. Mais cela peut aussi être menaçant, effrayant. Ouvrir son cœur signifie aussi accueillir la souffrance et la douleur. Le monde peut être à la fois beau et terrifiant - il peut nous donner envie de fermer ladite fenêtre, mais je me suis rendu compte qu’en définitive, il faut réellement l’accueillir, avec tous ses défauts. Intérieur/Extérieur, Amour/Peur, Identité individuelle/Connexions - ce sont tous des aspects qui m’ont attirée. »

Après avoir canalisé ses craintes, ses insécurités et ses « bobos de la vingtaine » dans les pièces de son premier opus, « A Taller Us », Marie-Hélène L. Delorme a gagné en confiance et en aisance. Elle est plus ouverte et « Meditations I-II-III » en témoignent visiblement. On y trouve l’état mental qu’elle a cultivé lors de son séjour à Oaxaca, au Mexique. « C’est là que j’ai trouvé l’énergie et les tonalités que je voulais capter à travers cette série de EP ; la chaleur, les sons... C’était une solitude joyeuse, un sentiment d’intimité spirituelle, à partir duquel j’observais et j’écoutais le monde extérieur. Les oiseaux, les animaux et les sirènes de police que vous entendrez, de manière subtile, proviennent tous d’Oaxaca. »

« Meditations I » donne l’impression d’ouvrir une fenêtre après un long hiver, quand la brise chaude et parfumée entre dans la maison. Comme le printemps, ce disque contient un sentiment de renouveau, d’excitation, d’attente et une chaleur inusitée.

Sur « Intuition », la première pièce de « Meditations I », Marie-Hélène L. Delorme demande à une force supérieure de l’aider à lâcher prise sur tout ce qui lui tient lieu de protection contre le monde extérieur. « Mes insécurités, mes peurs, mes hésitations, les rôles que j’ai pris dans la vie, ce que je pensais que je devrais faire pour être à la hauteur - l’idée, c’était de laisser aller tout ça », explique-t-elle.

« L’attente participe d’un mouvement vers un endroit plus lumineux, d’une urgence qui nous pousse à suivre cette espèce de picotement que l’on ressent quand on a l’impression de devoir répondre à l’appel de quelque chose ou de quelqu’un qui sonne "vrai". C’est un engagement à plonger dans ce renouvellement, et à être disposé à laisser certaines choses derrière soi. C’est un sentiment d’amour si fort qu’on ne peut pas l’ignorer ou le nier. Musicalement, on pourrait parler de chaudes pulsations - d’une énergie à la fois canalisée et en pleine expansion. C’est le son de la batterie et de la basse qui vous prend aux tripes. Ce sont les synthés flamboyants et les percussions qui vous chatouillent, au cours d’une marche qui mène droit devant. C’est un peu comme la puissance d’un amour naissant. Côté voix, c’est à la fois intime et franc. Il n’y a pas de "maquillage vocal", comme si un être cher vous murmurait à l’oreille ... »