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    TV5 diffusera « En cavale », un documentaire montrant des mineurs suivis par la DPJ

    4 avril 2017, 00h00

    Après des années en centres jeunesse, Simon, P.O. et Scoobey luttent pour s’extraire d’un univers qui flirte avec la délinquance, dans l’espoir de trouver leur place. TV5 diffusera « En cavale », le premier documentaire québécois à montrer à visage découvert des mineurs suivis par la DPJ, et à les filmer après le jour de leurs 18 ans. Réalisé par Mathieu Arsenault, ce portrait croisé de trois jeunes en route vers l’âge adulte, habités par le désir de s’en sortir, sera diffusé le mardi 4 avril 21h.

    TV5 diffusera « En cavale », un documentaire montrant des mineurs suivis par la DPJ «En cavale». Photo: TV5

    Simon est le « petit frère » dont le réalisateur s’occupe bénévolement depuis une quinzaine d’années. Alors qu’il a 13 ans, sa mère décède. Il est placé en foyer de groupe puis en centre jeunesse. Fugueur impulsif et grand consommateur de marijuana, il refuse toute forme d’autorité. Après sa sortie d’un centre jeunesse, il vivote d’un appartement à l’autre et fréquente des membres de gangs de rue. Son parcours s’ouvre sur une certaine prise de conscience alors qu’il se retrouve à vivre dans une situation de quasi-itinérance dans la voiture d’un de ses amis.

    Philippe-Olivier, surnommé P.O., est issu de la classe moyenne aisée. C’est un original qui n’hésite pas à affirmer haut et fort ses opinions, malgré le caractère instable de sa psyché. À 14 ans, une surdose de pot l’a plongé dans une psychose toxique... Depuis, il tente de se trouver lui-même à travers les différents diagnostics et médicaments que lui prescrivent les psychiatres. Passant de clown sculpteur de ballons à étudiant en soudure, Philippe-Olivier est prêt à tout pour s’en sortir et impressionner ses parents qui l’ont « abandonné » en centre jeunesse.

    Scoobey est placé en famille d’accueil dès l’âge de 3 ans. À 14 ans, ses parents d’adoption l’abandonnent à leur tour. Il est placé au Mont Saint-Antoine où il met en place un petit réseau de vente de pot et de mescaline. Après avoir dealé du crack au centre-ville et fait quelques séjours en prison, Scoobey fait la rencontre de l’organisme Ali et les princes de la rue. Il décide alors de devenir un « guerrier » des arts martiaux mixtes et de prendre sa vie en main. Il se fait des amis au gym et commence même à travailler en construction. Une rupture amoureuse le replonge toutefois dans ses blessures de jeunesse et lui fait perdre pied.

    Le réalisateur est le grand frère de Simon depuis plus de 15 ans via un programme de jumelage bénévole. Il a bâti une relation de confiance avec lui et noué des liens avec Philippe-Olivier et Scoobey. Avec « En cavale », le cinéaste livre un portrait touchant, troublant, accessible et non complaisant, sur une réalité qu’on refuse souvent de voir, jusqu’à ce qu’elle touche un membre de notre propre famille...

    « Un amour profond, filial, nous unit, Simon et moi. C’est cet amour qui me pousse à vouloir témoigner pour lui et pour tous les jeunes que j’ai rencontrés dans les centres jeunesse. Je tenais absolument à témoigner de la détresse et de la détermination qui brillent à chaque instant dans leurs yeux. Si je les ai suivis dans les hauts et les bas de leur vie durant plus de 5 ans, c’est essentiellement parce que je pense que le gouvernement devrait offrir plus de ressources et d’espoir à ces jeunes qui jouent au « tough » pour cacher leur grande vulnérabilité », explique le réalisateur Mathieu Arsenault.

    « En cavale », mardi 4 avril 21h à TV5, et en rattrapage en ligne.

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