EN DIRECT DE SXSW : Mila Aung-Thwin fait le choix du documentaire engagé
Producteur et réalisateur reconnu pour ses documentaires longs métrages engagés, Mila Aung-Thwin se retrouve, avec Van Royko, à SXSW pour présenter, en première mondiale (le 10 mars), leur film « Let There Be Light », un projet provenant de Bob Moore, producteur chez EyeSteelFilm, démarré il y a quatre ans. Le documentaire nous entraîne dans le sud de la France, près du village de Saint-Paul-lès-Durance, où se trouve le Centre d’études de Cardarache, l’un des plus importants centres de recherche et développement sur l’énergie nucléaire en Europe, à la découverte de scientifiques cherchant l’énergie parfaite.
« Nous avons été invités là-bas, sur ce grand site, à la rencontre de physiciens de 37 pays du monde qui travaillent sur un réacteur thermonucléaire expérimental, raconte Mila Aung-Thwin. Ces recherches coûtent des milliards de milliards de dollars, pourtant, en terme de communication, ils ne savent pas faire passer leur message, contrairement au CERN. » L’équipe de EyeSteelFilm est retournée à Cardarache plusieurs fois pendant quatre ans. Les réalisateurs se sont demandé comment ils allaient rendre intéressant ce film sur un sujet très scientifique. Filmer des physiciens en train d’assembler des milliers de pièces provenant de tous les coins de monde depuis 20 ans peut être « plate », selon l’expression du coréalisateur.
Van Royko et Mila Aung-Thwin sont aussi partis à la rencontre de Michel Laberge, un physicien de Vancouver qui passe son temps à fabriquer un réacteur à fusion nucléaire de façon privée, essayant de trouver la solution à l’énergie parfaite, avec un budget ridiculement bas si on le compare à celui du sud de la France et du CERN.
Tout au long de sa carrière de réalisateur et de producteur, Mila Aung-Thwin a fait le choix de documentaires engagés. « J’aime trouver des héros, ou plutôt des personnages qui se dévouent à quelque chose, des gens qui sont mandataires de notre passé, explique-t-il. J’aime être avec eux au jour le jour. Je les préfère aux experts. » Le producteur se dit plus encouragé par la diffusion du documentaire long métrage engagé, avec l’arrivée de joueurs comme Netflix et ESPN. Il déplore toutefois le désengagement des diffuseurs publics, dont la diffusion d’une parole autre devrait être davantage prioritaire. Il tient cependant à souligner que « Let There Be Light » a reçu du soutien financier de Documentary, la chaîne documentaire de CBC.