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    « À trois on y va » à l’affiche en juin au Québec Sophie Verbeeck, Félix Moati, Anaïs Demoustier. Photo: wildbunchdistribution.com

    « À trois on y va » à l’affiche en juin au Québec

    6 avril 2015, 00h00
         |      Article rédigé par Le Lien MULTIMÉDIA     

    Un garçon, deux filles, trois possibilités. Jusque-là, rien de nouveau sous le soleil du cinéma : un sujet battu et rebattu. Oui mais. « À trois on y va » est un film de Bonnell. Et ça change tout.

    À 38 ans et six films au compteur, sans que personne ne s’en soit aperçu (comment se fait-il que les grands festivals ne lui aient pas encore mis le grappin dessus ?), Bonnell est devenu l’héritier le plus évident de François Truffaut. Comme lui, il filme l’amour. Comme lui, il laisse son cinéma flotter dans des genres différents (polar, chronique, comédie) sans jamais, ne serait-ce une seconde, dévier de sa route. 

    Chez lui, le cinéma est fait de petits riens qui font les grandes choses, de moments volés, de regards jamais appuyés, de mains qui se frôlent. Bonnell filme le désir qui ne se dit pas dans des films chastes mais hautement sensuels, tendres mais clairement sexuels. À cet effet, il est urgent de conseiller à celui qui n’aurait pas vu « Le temps de l’aventure », sorti en 2013, de se précipiter sur le premier DVD disponible, histoire de prendre une bonne leçon d’intelligence et de finesse. Car, « À trois on y va » se comprend, se ressent, se goûte encore mieux après. 

    Dans le gris du Nord de la France, là où les gens ont dans le coeur le soleil qui manque à leur décor, comme disait la chanson, Charlotte vit avec Micha dans un train-train amoureux trop étroit pour ses désirs. Charlotte est irrémédiablement attirée par Mélodie, avec qui elle batifole dès que son mec a le dos tourné. Micha, lui aussi, se sent de plus en plus attiré par Mélodie. Et va sauter le pas. Un ménage à trois qui ne se sait pas. Ou, du moins, qui ne veut pas se savoir. 

    Oui, vous lisez bien, Jérôme Bonnell est en plein vaudeville. Dans la norme très restrictive du cinéma d’auteur français où il est de bon ton de faire triste et gris, dramatique et désespéré, lui convoque Feydeau, la légèreté, l’humour, les portes qui claquent et les amants dans le placard. C’est la première idée géniale de son film, que de s’affranchir des us et coutumes du genre pour gagner sa liberté.

    Un film plein de rondeurs
    « À trois on y va » est une chronique amoureuse tendre et joyeuse qui se fout du qu’en-dira-t-on. Et Bonnell la tient de bout en bout, changeant de tonalité avec une élégante fluidité. De ce triangle amoureux, le cinéaste fait un film plein de rondeurs. Et, en plein débat sur l’identité tité sexuelle et l’acceptation de la différence, il est dans l’indifférence. Il n’y a pas d’hétéros, de bi ou d’homos dans son histoire, juste des jeunes gens comme les autres qui prennent le plaisir là ou il est. 

    Chez Bonnell, on est amoureux de l’autre, pas de son sexe. Au gré d’un scénario d’une extrême minutie et d’une intelligence rare, il filme le fantasme amoureux comme on ne l’avait vu depuis longtemps. Délesté du poids du mensonge ou de la trahison, il offre un rêve d’amour simple et direct, sans morale. Fantasmé, peut-être, mais d’une simplicité qui emporte le morceau par la grâce et la perfection d’une mise en scène sensorielle. Jusqu’à cette déclaration d’amour entre Félix Moati et Anaïs Demoustier, elle juchée sur un escabeau, lui paumé et au bord des larmes. Une scène suspendue, prodigieuse, qui en amènera une autre, celle de fin, dont on ne dira rien mais qui parle de la quintessence de l’amour, du pardon et du reste. 

    « À trois on y va », c’est, enfin, un casting prodigieux, un trio à l’alchimie parfaite entre la force tranquille de Demoustier, la candeur complexe de Moati et le magnétisme de Sophie Verbeeck ! Ils sont pour beaucoup dans la réussite de ce film profondément humain. Vous allez voir ce qui pourrait bien être le meilleur film français de l’année. Une chance qu’il ne faut surtout pas laisser passer. 

    Fils de
    Jérôme Bonnell est le fils de René Bonnell, spécialiste du cinéma, qui a dirigé Gaumont, créé StudioCanal, la filiale cinéma de la chaîne cryptée et écrit un livre phare sur le 7e art, « La vingtcinquième image ». 

    « À trois on y va », de Jérôme Bonnell, avec Anaïs Demoustier, Félix Moati, Sophie Verbeeck... 1h26.

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