Un film pour les nostalgiques de la VHS au Off-Courts Trouville
Il y a cinq ans, l’acteur torontois Matt Austin Sadowski (« Dawn of the Dead », « Power Rangers SPD ») a effectué un changement de cap en devenant réalisateur. « J’aime mieux inventer des personnages que de les interpréter », dit-il pour expliquer son choix. Sa dernière oeuvre, « The Tape », est présentée au festival Off-Courts Trouville.
Plusieurs se souviendront du crépitement des bandes magnétiques, de l’image qui ondulait quand on faisait pause ou du rembobinage obligatoire avant le retour au club vidéo. Certes, la VHS est un vestige d’une autre époque. Ce qui n’empêche pas Matt Austin Sadowski d’accumuler dans son grenier quelques boîtes remplies de cassettes poussiéreuses. « J’ai encore mon magnétoscope ! Principalement parce que j’ai beaucoup d’images de mes vieux jours d’acteur que je n’ai pas encore numérisées. Le format VHS ne me manque pas forcément, mais j’aime l’idée de pouvoir conserver des images sur un support tangible », dit-il.
Un jour, avec son père, il se remémore de vieux souvenirs de son enfance. Chacun raconte une version contradictoire de la même histoire. Pour prouver qu’il a raison, Matt Austin Sadowski souhaite lui faire visionner une cassette familiale. Il monte dans son grenier, à la recherche de cette archive oubliée. « Je n’ai pas trouvé la cassette que je cherchais, raconte-t-il. Mais l’image de moi-même, cherchant frénétiquement dans mon grenier, m’a paru très intéressante cinématographiquement. »
C’est ainsi que l’idée de « The Tape » lui est venue. Le court métrage met en scène un vieil homme qui parcourt les rues de Toronto, à la recherche d’un magnétoscope pour visionner sa cassette. On le devine, les propriétaires de ladite machine ne sont pas légion. « Un VCR ? Je ne sais pas ce que c’est », lui répond un gamin perplexe.
Le film a été tourné dans la métropole canadienne en une journée et demie avec très peu de moyens, raconte le réalisateur. « Avec le budget de ce film, j’aurais pu acheter un paquet de gomme et un billet de métro, blague-t-il. J’ai été très chanceux que des gens m’offrent ainsi de leurs temps. »
Matt Austin Sadowski livre une comédie efficace. Il prouve aussi ses talents de réalisateur. L’ancien acteur, qui a connu ses heures de gloire en tournant dans les téléséries américaines, n’est pas prêt d’accrocher sa casquette de cinéaste. « J’aime faire des films parce que j’aime raconter des histoires. Cela permet de mettre ensemble plusieurs éléments, comme la musique, le son et la performance d’acteurs, pour faire ressentir au spectateur une émotion qu’il ne peut avoir avec un livre, une pièce de théâtre ou une chanson. »
Inspiré par le cinéma de John Hugues, Woody Allen, Danny Boyle et Richard Linklater, il nous promet de nombreuses autres réalisations. À commencer par « Pretend We’re Kissing », un projet de long métrage qui vient de recevoir l’appui de Téléfilm Canada. Il s’agira d’une comédie romantique, quelque part entre « Annie Hall » et « Before Sunrise ». Si tout va bien, le tournage devrait débuter au cours de l’année.