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    Matias Aguayo : Aires de fête
    [En concert à Mutek le 2 juin 2010]

    Matias Aguayo : Aires de fête

    1er juin 2010, 00h27
         |      Article rédigé par Marie-Hélène Brousseau     

    Matias Aguayo est devenu au cours des dix dernières années une figure de proue de la scène musicale électronique. L’Allemand d’origine chilienne multiplie les productions depuis ses débuts en 2000 avec l’étiquette Kompakt. En 2009, avec la parution de l’album Ay Ay Ay et la création de l’étiquette Cómeme, Aguayo affiche de manière plus définie que jamais ses couleurs musicales : un son festif et organique, libre de genre, dans lequel la voix et les instruments réels dament le pion à la programmation numérique.

    Lorsqu’on demande à Matias Aguayo où il vit, la réponse du musicien à demi nomade s’avère très représentative de son rythme de vie : « Je suis présentement en Allemagne, j’ai vécu les derniers mois au Chili ; les dernières années, je les ai passées entre Bueno Aires et Paris. Maintenant je veux retourner à Cologne, mais avant, je dois faire un détour par Paris. » Né en 1973 à Santiago de Chile, il est vite emmené à Cologne par ses parents qui fuient le régime de Pinochet. C’est dans cette ville allemande déjà connue pour sa scène ‘dance’ et électronique qu’Aguayo s’imprègne dans les années 1990 d’une vaste culture musicale. En 2000, Matias entreprend avec Dirk Leyers une aventure qui durera trois ans : le duo de house minimale Closer Musik produit sur l’étiquette Kompakt des pièces qui les font voyager en Amérique du Sud. Aguayo découvre alors Buenos Aires et s’y installe. Il renoue ainsi avec ses racines sud-américaines, rencontre de nouveaux collaborateurs et entame un virage vers une musique de moins en moins étiquetable, de plus en plus éloignée des genres connus. Sur Are You Really Lost, un premier album paru en 2005 sur Kompakt, aux rythmes numériques s’ajoutent déjà certains instruments réels et la voix du musicien est très présente. En 2008, le succès de la très ironique pièce Minimal (Kompakt) présente avec humour les objectifs de son créateur : Aguayo y chante son désir d’une musique plus profonde, plus sensuelle, et à la fin du refrain scande Basta ya del minimal ! (Assez du minimal !). À l’automne 2009, le musicien produit son deuxième album, Ay Ay Ay (Kompakt), un opus aux sonorités parfois tribales, rythmées et expérimentales, sur lequel il utilise essentiellement un micro et sa voix. « Le virage vers une musique plus organique était un parcours naturel, nourri par mes séjours prolongés et réguliers en Amérique du Sud, confie Matias Aguayo. À Buenos Aires ou à Santiago, je faisais partie d’une scène musicale différente : la notion de partage prenait beaucoup de place dans la création ; nous ne travaillions pas avec l’idée romantique du créateur qui offre son oeuvre au monde, nous faisions plutôt de la musique pour les gens sur le plancher de danse... »

    Le meilleur exemple de ce rapport concret à la musique est l’organisation des Bumbumbox (2007-2009). Afin de s’approprier un espace dans la ville où se regrouper et écouter de la musique, Aguayo et ses amis Eugenia Caloso, Pablo Castoldi et Gary Pimiento mettent sur pied des rassemblements spontanés dans les rues de Buenos Aires. La formule audio permet de danser sur des sets provenant de partout : les organisateurs demandent à des amis DJs d’enregistrer un mix et de le transmettre sur le Web. Les mix sont transférés sur un lecteur mp3 branché dans un système de son portatif. L’engouement autour des Bumbumbox permet à ces manifestations festives de voyager dans plusieurs grandes villes d’Amérique du Sud telles Rio, Asuncion (Paraguay), Sao Paulo, Medellin (Colombie) et Mexico.

    « Les Bumbumbox étaient pour nous une manière très intéressante de vivre la musique en compagnie d’un public beaucoup plus proche, explique Matias Aguayo. Nous avons délaissé la formule musicale des boîtes, pour faire de la musique qui fonctionne dans la rue. Pour nous qui avions l’habitude de jouer dans des discothèques, cette expérience enrichissante nous a inspirés un son différent, et c’est ce son qui s’est perpétué sur l’étiquette Cómeme. »

    Cómeme - qui veut dire mange-moi en espagnol - , fondée en 2009 par Aguayo et Gary Pimiento, est en quelque sorte la suite naturelle des Bumbumbox. La musique qu’on y retrouve, inspirée de l’apprentissage acquis dans les rues des grandes villes, est produite pour faire danser les gens. Cómeme ne génère pas un genre particulier de musique, mais transporte plutôt un esprit collectif. « Sur Cómeme, il n’y a pas de règle particulière, mais il y a un esprit commun difficile à décrire, loin de l’égocentrisme, tourné vers l’autre, raconte Matias Aguayo. La musique de Cómeme a quelque chose à voir avec le partage : elle est spirituelle, remplie d’amour, brute et pas du tout introspective. »

    L’équipe de Cómeme est de passage à Montréal dans le cadre de Mutek 11 le 2 juin prochain à la Société des arts technologiques. Lors de cette soirée, Aguayo sera accompagné de Vicente ‘Original Hamster’ Sanfuentes, de Diegors, de Rebolledo et de l’artiste visuel Pablo Castolli. Sur le Myspace de l’étiquette, on peut déjà écouter des pièces comme Pata Pata (Matias Aguayo accompagné de Lerato) et Tribal Scream (Djs Pareja), qui donnent un aperçu de la dimension festive de cette soirée à venir. « Les soirées Cómeme sont très enlevantes, souligne l’artiste. Nous avons déjà beaucoup joué ensemble, nous avons des instruments, nous aimons tous chanter et nous sommes tous DJs, ce qui nous offre beaucoup de possibilités. Nous improvisons à l’intérieur d’un cadre que nous avons beaucoup expérimenté. Ce n’est pas un jam, une soirée sans structure dans laquelle tout peut arriver. Mais c’est très vivant - ça n’a rien à voir avec la programmation par ordinateur. Nous voulons, en musique et en images, créer un espace rempli d’une esthétique qui expose d’une manière directe l’esprit de Cómeme. »

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