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    [Portrait d’artiste]

    Félix Dufour-Laperrière, la fabrique d’images

    27 novembre 2009, 00h25
         |      Article rédigé par Marie-Hélène Brousseau

    Le cinéma expérimental d’animation, bien que progressant à l’ombre des sentiers les plus battus, se taille un espace fourmillant et inventif dans les salles de cinéma lors de certains festivals. Le créateur Félix Dufour-Laperrière, en produisant des objets cinématographiques inclassables qui se situent quelque part entre l’animation et l’art visuel, s’inscrit dans cette lignée artistique méconnue et fertile. À l’occasion de la présentation de M, sa nouvelle création, au Festival du Nouveau cinéma, Le Lien MULTIMÉDIA / CONVERGENCE a rencontré le cinéaste qui compte déjà à son actif six films depuis 2003, deux résidences d’artiste en France et une galerie en ligne dont il est le cofondateur. Portrait d’un manipulateur d’images en équilibre entre structure et poésie.

    Félix Dufour-Laperrière, la fabrique d’images

    C’est équipé d’un vaste bagage de connaissances que Félix Dufour-Laperrière aborde la création artistique. Originaire de Chicoutimi, le jeune homme grandit loin d’Internet et plonge rapidement dans les livres, une culture de l’écrit qui constitue les fondations de son oeuvre cinématographique. Parallèlement à ce rapport important à la littérature, Dufour-Laperrière se destine à une carrière scientifique. Il entreprend des études en physique à l’Université Laval, mais bifurque après un an et s’installe à Montréal pour explorer la voie des arts visuels et du cinéma. Félix se donne les outils académiques pour poser les bases de son nouveau projet : il s’inscrit en Études cinématographiques à l’Université de Montréal, où il découvre le cinéma expérimental. « J’ai pris un cours d’introduction au cinéma expérimental, donné par Louis Goyette, un professeur extraordinaire qui nous a nourris en nous donnant suffisamment de codes pour que l’on soit en mesure de déchiffrer et d’entrer par nous-mêmes dans un bassin très large d’œuvres expérimentales. Ce cours m’a apporté de nouvelles perspectives. » Félix se dirige ensuite aux Beaux-Arts à Concordia, où il complète une majeure en Cinéma d’animation. Aux connaissances théoriques s’ajoute bien sûr l’apprentissage des techniques artistiques, habiletés que le cinéaste acquiert par le travail et la répétition. « J’ai commencé à dessiner de façon volontaire à 18 ans, simplement parce que j’en avais envie. Je n’ai pas de facilité technique, mes forces se trouvent ailleurs. Aux Beaux-Arts, j’étais moins habile que d’autres qui peignaient depuis leur tout jeune âge. L’aisance n’est pas naturelle, mais elle est venue avec le travail. »

    Les traces de l’intérêt pour les sciences physiques font partie intégrante du processus de travail de Dufour-Laperrière. Les deux disciplines ne s’opposent pas, mais se croisent, et le pont apparaît comme une évidence. « L’idée de déterminer un cadre de travail, de mettre en place un dispositif et d’effectuer des actions répétées ressemble beaucoup aux procédés scientifiques. Quand je fais mes films, je réalise l’équation entre cadre d’expérimentation, banque de données et agencement des dispositifs ; c’est très semblable à la résolution d’un problème mathématique. » La réalisation d’un film pour Félix, c’est somme toute la fabrication d’images, puis l’insertion et l’évolution de ces constructions dans un cadre établi et cohérent. Et les outils de production sont nombreux, chaque chemin emprunté est particulier à l’œuvre en chantier. « J’utilise différentes techniques, comme la gravure sur bois, le dessin, la peinture. Chaque film consiste à trouver l’adéquation entre l’envie abstraite de faire un film et l’envie très concrète de fabriquer des images en utilisant une méthode spécifique. Et comme au cours du processus, je répète certains gestes des centaines, voire des milliers de fois, je m’applique à inventer un cadre agréable ; parce que la répétition d’un geste que j’aime faire, ça me calme. » D’un film à l’autre, la trame sonore demeure un élément essentiel aux œuvres. Parmi les collaborateurs, on retrouve souvent le compositeur Charles Cotvin, qui produit des ambiances très variées à partir d’échantillonnages, de piano et d’instruments à cordes. Plus récemment, c’est Guillaume Dufour-Laperrière, le frère de Félix, qui a crée la trame sonore du film M (2009).

    Depuis la première réalisation de Félix, on constate un recoupement dans certains thèmes abordés. Si Encre noire sur fond d’azur (2003) explore des questions existentielles familières chez un jeune homme de 19 ans, Un, deux, trois, crépuscule (2006), avec ses références à la confrontation de l’individu et de la collectivité, se construit sur le squelette d’un questionnement inspiré de L’Homme révolté d’Albert Camus. Le cinéaste explore aussi la féminité et la notion de couple à travers certains de ses films plus figuratifs, comme Variations sur Marilou (2007) et Rosa Rosa (2008), deux oeuvres réalisées simultanément dans le cadre de résidences en France. « Je travaillais dans le Sud de la France sur Rosa Rosa durant la semaine, et je prenais le train pour monter à Paris, pour travailler la fin de semaine sur Variations sur Marilou. Disons que c’était une période de six mois très chargée, mais professionnellement riche... ». Dans Variations sur Marilou, Félix se sert comme prémisse de cette idylle chantée de Serge Gainsbourg pour construire un film sur les traces laissées par les corps dans le contexte des empreintes du temps et du rapport amoureux. Dans Rosa Rosa, il raconte, à travers un récit soutenu par les narrations parallèles de l’homme et de la femme, l’histoire d’un amour, des premières années, vers la naissance d’un enfant, puis à travers le quotidien de la guerre.

    La plus récente production de Félix Dufour-Laperrière, M, présentée au FNC, explore une voie beaucoup plus abstraite. Le film, qualifié par l’artiste de fantasme architectural, porte son titre à l’effigie de Mariève, l’amoureuse de Félix. « Le film est issu d’une lettre d’amour animée, envoyée à Mariève quelques années auparavant, que j’ai entrepris de retravailler. J’ai été très influencé dans ce travail par la photographie de Bernd et Hilla Becher, un couple d’Allemands qui ont réalisé une oeuvre basée sur un catalogage de bâtiments industriels en noir et blanc, en série - une photographie très frontale. Dans M, la représentation est aussi très frontale. On devine à la fois un peu de perspective, mais pas énormément. On sent surtout l’aspect structurel. C’est un jeu d’occupation du cadre. Beaucoup de noir, beaucoup de vide qui se remplit progressivement, de masses qui apparaissent et disparaissent. M est un film qui se rapproche du constructivisme. » Le court métrage sera présenté à la 8e édition des Sommets du cinéma d’animation qui se tiendra en novembre à la Cinémathèque québécoise, et devrait faire partie de la programmation des prochains Rendez-vous du cinéma québécois.

    Félix Dufour-Laperrière n’est pas en panne de projets. Sa prochaine réalisation, déjà en préproduction, a été scénarisée par Bernard Émond à l’ONF. Félix est aussi en recherche de financement pour une coproduction avec un autre cinéaste expérimental montréalais. Ses oeuvres, comme celles de son frère Guillaume et d’autres artistes expérimentaux de l’image et du son, sont présentées sur lappentis.com, une galerie virtuelle qui a vu le jour au début de l’année 2009. Les frères Dufour-Laperrière ont fondé L’appentis - qui désigne littéralement un atelier, un cabanon de fond de cour - pour répondre à un besoin de visibilité dans un domaine artistique où il faut user de créativité pour se tailler une place. « Le but du site, c’est d’avoir une vitrine de diffusion différente. Beaucoup de sites existent déjà - comme Vimeo par exemple - mais même en y soumettant son matériel, on finit par se perdre dans le nombre. Une galerie comme L’appentis permet de se donner une ligne éditoriale tout en suscitant l’intérêt. »

    Outre les oeuvres de Félix et Guillaume, on peut présentement y visionner un film du cinéaste français Thomas Salvador, et écouter des pièces électroacoustiques de Pierre-Marc Beaudoin et Olivier Girouard. La deuxième programmation de la galerie sera bientôt mise en ligne et un lancement officiel sera organisé pour l’occasion. On pourra voir, entre autres, des oeuvres inédites du cinéaste Carl Lemieux. À noter que L’appentis prévoit aussi faire des appels de projets pour permettre la diffusion de nouvelles oeuvres. Le premier appel est déjà lancé sous le thème des Muettes : des œuvres, en images ou en sons, qui explorent la thématique de l’absence de paroles comme un passage vers l’apaisement ou vers un instant d’angoisse ; comme un point de suspension à remplir... Tous les détails de cet appel de projet sont disponibles au www.lappentis.blogspot.com, le blogue de L’appentis.

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