Frédérick Brassard. Profession : chasseur de têtes chez 3pod
L’industrie du jeu vidéo au Québec atteint tranquillement sa maturité. Pour toujours créer des jeux qui sont au sommet de l’industrie mondiale, le Québec doit attirer les meilleurs talents du monde pour venir renforcer les studios d’ici. Au sein de l’entreprise montréalaise 3pod, Frédérick Brassard et son équipe s’évertuent à trouver ces talents hautement prisés partout dans le monde, à leur montrer les avantages de venir travailler au Québec et à faciliter leur intégration à la vie d’ici. « Ce qui est le plus important dans ce métier, c’est ta réputation, explique Frédérick Brassard. Avant même de te parler, la personne avec laquelle tu tentes d’entrer en contact va se renseigner sur toi. »
Actif dans l’industrie du jeu vidéo depuis plus de 13 ans, Frédérick Brassard, directeur du recrutement chez 3pod, réussit à dénicher des talents partout sur la planète grâce à l’étendue de son réseau. « Tes contacts, c’est ta matière première, explique-t-il. Ça fait des années que je me promène dans les événements comme les GDC (Game developers conference) et je rencontre des gens de partout. On fait du recrutement actif, mais c’est souvent eux qui nous contactent pour savoir si on n’aurait pas quelque chose pour eux. »
3pod Montréal se positionne comme « la première agence spécialisée en service de placement dans l’industrie du divertissement de Montréal et des environs. Les représentants de 3pod cumulent plus de dix années d’expérience dans l’industrie du multimédia, tant local qu’international. Le mandat de notre équipe est d’aller chercher les talents de haut niveau autour du monde. L’équipe de 3pod offre un service personnalisé aux compagnies et aux personnes désirant un service qui surpassent leurs attentes. »
Mandaté par les studios pour faire venir des talents spécifiques au Québec, pas question pour Frédérick Brassard que les entreprises d’ici se cannibalisent entre elles. « Ce n’est pas viable comme façon de faire, explique-t-il. Notre but, c’est de soutenir l’industrie du Québec pour qu’elle se développe le plus possible. On travaille en équipe avec les studios. Lorsqu’ils font affaire avec nous, c’est souvent que l’on est la dernière solution. Ils ont tout tenté alors que la date du début de leur production arrive à grands pas sans avoir trouvé personne. C’est à ce moment qu’ils se tournent vers nous. »
Lorsqu’un studio sonne à la porte de 3pod, Frédérick Brassard et son équipe se mettent tout de suite à la recherche de celui qui collera parfaitement au projet du studio. « J’utilise ce que j’appelle ma toile d’araignée, dit-il. Je me demande où je vais aller chercher cette personne et avec quelle stratégie je vais réussir à l’attirer ici. Une fois que j’ai trouvé quelques candidats, je monte des dossiers sur eux pour m’assurer qu’ils répondent aux besoins du studio. Plutôt que d’envoyer dix curriculums de personne qui ne font pas tout à fait l’affaire, je préfère envoyer deux dossiers de personnes dont je sais que le studio en choisira une des deux. »
Si plusieurs agences de recrutement agissent de manière agressive pour trouver des candidats. Frédérick Brassard dit ne pas trop croire en cette approche. « Je trouve que c’est plus payant de faire un contact avec les gens et, s’ils ne sont pas intéressés, de les laisser en paix en laissant la porte ouverte, dit-il. Souvent, ils me rappellent six mois plus tard, justement parce que je ne les ai pas harcelés et qu’ils se sentent à l’aise. » La recherche active de Frédérick Brassard consiste à jouer à des jeux et, lorsqu’il en trouve de particulièrement bons, à rencontrer ses artisans pour établir un premier contact.
Faire venir des talents d’ailleurs ici prend du temps et lorsqu’un studio doit trouver quelqu’un dans l’urgence, ce sera la plupart du temps un Canadien qui remplira le poste. « Les gens qui ont de l’expérience dans l’industrie du jeu vidéo ont souvent des familles, explique Frédérick Brassard. Il faut vraiment développer un lien de confiance avec eux. D’abord parce que leur démarche est souvent confidentielle. Ensuite, parce que l’on est souvent la seule référence qu’ils aient au Québec. Ça m’arrive souvent de parler avec leur femme pour répondre à leurs questions sur les écoles, la langue, le coût de la vie et plusieurs autres questions. »
Le problème des visas de travail s’avère aussi très compliqué. « Les grands studios ont souvent des ressources à l’interne pour faciliter les procédures d’immigration, mais beaucoup de studios avec moins de moyens ne peuvent avoir facilement accès à des spécialistes, dit-il. C’est donc un service que l’on offre aussi pour que les plus petits studios puissent aussi avoir accès aux meilleurs du monde. »
