Questions nationales de Roger Boire et Jean-Pierre Roy / Production L’œil fou / Distribution Hgagnon Distributions
Questions nationales, présenté en première mondiale au FFM, s’interroge sur les raisons pour lesquelles le Québec n’est pas encore devenu un pays souverain. Alors que plus d’une centaine de pays sont parvenus à l’indépendance depuis la fin de la Deuxième Guerre, le Québec, comme la Catalogne et l’Écosse, ne s’est pas séparé. En questionnant des acteurs et des observateurs de premier plan dans chacune de ces régions, les cinéastes dévoilent des pistes de réponse sans en imposer aucune. Une réflexion intéressante qui tombe à un moment où le débat sur l’indépendance du Québec semble à son plus bas.
Documentaire ne se voulant pas partisan, Questions nationales aborde avec une perspective historique et politique le problème de l’indépendance. Politiciens et journalistes défilent à l’écran en donnant leurs explications et témoignant de leurs expériences sur le combat qu’ils livrent pour garder intact leur pays ou en créer un autre. Avec beaucoup d’images d’archives, les réalisateurs refont la petite histoire du mouvement au Québec tout en portant leur regard ailleurs, comme si ce qui se passait là-bas pouvait aussi expliquer ce qui arrive ici.
Difficile de croire que les deux cinéastes ne sont pas souverainistes lorsque l’on écoute le documentaire. À la décharge de ceux-ci, Le Lien MULTIMÉDIA a vu ce film dans une salle bondée particulièrement partisane qui applaudissait les moments promouvant l’indépendance et huait ceux qui présentaient l’option canadienne. N’empêche que le film ne présente pas les deux côtés de la médaille de la même manière, ce qui est, de toute manière, chose rare dans le genre documentaire.
Si le film est bien monté et solidement documenté, on reprochera aux cinéastes leur choix de musique, particulièrement désagréable et installant un suspense dramatique inutile et le choix du lettrage coloré, rouge pour le statu quo et bleu pour le rêve. Un peu facile, bien que l’on comprenne que l’esthétisme ne soit pas la priorité des cinéastes dans cette oeuvre.
Sans aucun doute, Questions nationales s’inscrit dans la lignée de ces documentaires que l’on qualifiera d’utiles. Pas nécessairement pour la cause défendue, mais du moins pour la réflexion qui doit nécessairement accompagner un pan si important de l’histoire québécoise. À voir les gens qui s’étaient agglutinés jusqu’aux premiers rangs de la salle de cinéma lors d’une projection le mercredi après-midi, on comprend la pertinence sentie par les deux cinéastes de soulever ces questions.