À quelle heure le train pour nulle part de Robin Aubert
Robin Aubert peut être considéré comme un cinéaste polyvalent. Après une carrière dans le court et le moyen-métrage, il s’est lancé dans le film fantastique avec Saints-Martyrs-Des-Damnés. C’est un tout autre genre que nous propose aujourd’hui le cinéaste avec sa deuxième œuvre de longue haleine, À quelle heure le train pour nulle part. Robin Aubert nous propose ici une œuvre intimiste, filmée avec un seul acteur, sans scénario et le tout dans un éclairage toujours naturel. Il en résulte un film prenant et rempli de réflexions sur la recherche de sens, le voyage et les rencontres qu’on y fait.
Un Québécois part à la recherche de son jumeau en Inde. Au milieu du capharnaüm ambiant, sa recherche prend rapidement le sens d’une quête où le résultat compte peut-être moins que la démarche elle-même. Grâce à un scénario oscillant entre réalité et rêve, Robin Aubert rend bien cet aspect de l’histoire dans la forme du film car il a su se tenir en équilibre sur la mince ligne qui sépare la fiction du documentaire par la mise en scène d’un voyageur dans une Inde où rien n’a été mis en scène.
Même si le film a été réalisé avec une équipe restreinte, il faut s’incliner devant la maîtrise de la caméra du cinéaste. Les images sont captivantes et savent rendre ce choc culturel qu’est l’Inde pour le voyageur nord-américain, et ce, sans tomber dans les clichés. Ce n’est pas le montage ou le traitement des images qui percutent notre imaginaire, mais plutôt ce qu’on y voit. Le film demeure sobre et a été monté sans artifice. Le rythme bat lentement, mais le dynamisme de l’environnement dans lequel évolue le personnage vitalise le film. Le spectateur doit tout de même s’attendre à un film contemplatif où les rêves semblent parfois plus clairs que la réalité.