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    [Vu au FC3A]

    Le noeud cravate, de Jean-François Lévesque (2008, Canada, 12 min.)

    2 avril 2009, 16h30
         |      Article rédigé par [Michael Bertiaux]

    Dans sa toute première oeuvre professionnelle, le réalisateur canadien Jean-François Lévesque transmet son savoir et sa passion pour l’animation avec Le Nœud Cravate - une savante caricature à double visage, celle de la vie et du travail. Analyse d’un effort de longue haleine présenté dans le cadre du Festival de Cinéma des Trois Amériques.

    Le noeud cravate, de Jean-François Lévesque (2008, Canada, 12 min.)

    Valentin est un homme ordinaire qui bosse pour une grosse boîte : La Vie Inc. Piégé dans la routine quotidienne, seules les cartes d’anniversaire envoyées par sa mère semblent lui remonter le moral. Le jour de ses 40 ans, il dépoussière un accordéon offert en cadeau - ravivant du coup une flamme qu’il croyait éteinte en lui.

    Grâce à un traitement visuel saisissant et une intégration sonore de haut niveau, avec des musiques rythmées fournies par Hugo Fleury, l’équipe derrière Le Noeud Cravate parvient à donner souffle aux différents personnages et situations du court métrage. La principale figure d’autorité de La Vie Inc., le patron où travaille Valentin, est représentée en deux dimensions et se cache le visage derrière un portrait. Puissant symbole d’un homme au caractère unilatéral enseveli sous une carapace de mensonges, de superficialité.

    Les gags s’enchaînent avec brio et les festivaliers en viennent à comprendre là où Lévesque veut en venir par un dénouement spectaculaire non pas dans sa forme mais bien dans son fond : vaut mieux suivre ses premières amours que se transformer en calque d’humain amené à compléter des tâches machinales. S’accrocher à ses rêves, même les plus anodins ou les moins prestigieux, afin d’éviter une décomposition échelonnée sur plusieurs décennies. De l’être et du moral.

    Le Nœud Cravate a été couronné de succès partout où il est passé, gagnant entre autres du Prix ONF du jury des jeunes pour le meilleur court métrage d’animation (2009). Cocktail réussit avec humour et intelligence, il s’agit d’un film dont on se souviendra longtemps et possiblement le meilleur dans son genre présenté au cours du FC3A.

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