Électroacousticien de formation, musiciens aux multiples projets, nouveau directeur artistique de Réseaux, on ne peut pas dire que Nicolas Bernier a l’âme d’un chômeur. Et ça se ressent dans son dernier disque, Les arbres. Un album soigné, composé avec soin, qui nous emporte dans un monde qui flirte avec une sonorité expérimentale tout en demeurant musique au sens le plus commun du terme. Un effort remarquable de 45 minutes qui nous fait planer et prendre plaisir à décortiquer l’amalgame préparé par l’artiste.
Album tout en douceur, c’est d’abord une ambiance que nous propose le musicien. Composé avec précision, c’est avec plaisir que notre oreille accroche sur la variété de sons qui nous sont proposés. On perçoit toute la profondeur du compositeur dans sa musique, ses mélodies qui nous portent, qui veulent se faire écouter. L’artiste apporte une touche d’harmonie en utilisant des instruments « organiques » dans plusieurs compositions, ce qui apporte beaucoup à l’ensemble.
Nicolas Bernier a pris un risque avec un album qui demeure très près de ce qui se fait en électroacoustique. Les amateurs du genre reconnaîtront plusieurs sons et ambiances qui proviennent directement de cette musique électronique pour puriste. L’habileté avec laquelle il réussit à rester près du genre tout en innovant dans la forme est impressionnante. L’album a du succès là où beaucoup de musiques électroniques échouent : il fait le pont entre les amateurs et les néophytes.
Un album qui mérite qu’on s’y arrête, que l’on soit amateur ou non. Il ne s’agit peut-être pas là de la musique la plus accessible, mais elle n’est certainement pas indigeste. Ceux qui sont déjà plongés dans l’électroacoustique aimeront la fraîcheur et la technique de l’artiste ; ceux qui n’ont jamais fait l’écoute de ce genre musical pourront faire une jolie découverte.