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    Le long métrage Ben X, du réalisateur belge Nic Balthazar, entre le réel et le virtuel

    13 avril 2008, 10h20
         |      Article rédigé par Steeve Laprise

    En intégrant dans son film Ben X des séquences tournées dans le jeu vidéo massivement multijoueur ArchLord de Codemaster, le réalisateur belge Nic Balthazar nous amène dans l’imaginaire d’un jeune autiste, victime de cyber-harcèlement. En entrevue avec Le Lien MULTIMÉDIA, Nic Balthazar raconte comment le jeu vidéo a servi le propos de son premier long métrage, reçu très chaleureusement cette semaine au Festival des films du monde, tant par le public, les professionnels que les critiques.

    Le long métrage Ben X, du réalisateur belge Nic Balthazar, entre le réel et le virtuel

    Communicateur multimédia (il a écrit, animé, réalisé, joué au théâtre, à la radio et à la télévision), Nic Balthazar mène une brillante carrière en Belgique. Il y a quelques années, une société d’État qui cherchait à stimuler le goût de la lecture chez les jeunes lui demande d’écrire un livre pour ces jeunes qui ne lisent pas... « Ça tombe bien, je suis un écrivain qui n’écrit pas », se plaît-il à raconter. Inspiré d’un triste fait réel (le suicide à Gand d’un garçon de 17 ans atteint d’une légère forme d’autisme), Niets Was Alles Wat Hij Zei traite du harcèlement envers ceux qui ne peuvent pas se défendre.

    « Dans une interview que j’ai lue plus tard, la mère du jeune disait que jamais rien ne la consolerait jamais. J’ai voulu écrire un livre qui traitait de harcèlement, mais qui contenait une note d’espoir », confie Nic Balthazar. Pour intéresser ces jeunes qui ne lisent pas, il a écrit une sorte de thriller, à la manière d’un film. Du livre est née une pièce de théâtre multimédia, Niets, présentée dans 250 salles combles. Puis un film.

    Voyant le succès du livre et de la pièce de théâtre, plusieurs producteurs ont manifesté leur intérêt de porter cette histoire au grand écran. « J’ai eu la chance extraordinaire de pouvoir choisir le producteur que je voulais, raconte Nic Balthazar. Je n’ai pas tellement hésité et j’ai pris le plus gros (rire). » MMG, le producteur de Ben X, est de fait la plus importante société privée de production audiovisuelle en Belgique.

    « BEN X est tout d’abord l’histoire passionnante et émouvante d’un jeune homme (incarné par l’acteur Greg Timmermans) et de son amitié spéciale avec une fille qu’il a rencontrée en jouant à son jeu en ligne favori. »

    Tout comme le jeune qui a inspiré l’histoire, le protagoniste du livre (de la pièce et du film) est un amateur de jeux vidéo. « Quand j’ai écrit le livre, puis la première version du scénario du film, en 2002, il y était question de jeux vidéo (sur PC) et de chats. Le cyber-harcèlement et le slamming, ça n’existait pas encore, raconte Nic Balthazar. Le harcèlement qu’on connaît, ça commence souvent par un petit jeu, puis ça se détériore. Le cyber-harcèlement est tellement plus vicieux. Souvent c’est encore plus prémédité, il faut être là pour tourner les images, puis les charger sur le Net. Cela devient une arme vraiment plus redoutable. »

    « Dans le livre, le protagoniste joue à des jeux sur ordinateur et discute dans les chatbox, poursuit Nic Balthazar. Visuellement, ce n’aurait pas été très facile à intégrer dans un film. Le jeu en réseau, pour nous, ç’a été la façon idéale de montrer à l’écran un univers qui aurait été très difficile, voire impossible, de rendre autrement avec les moyens que nous avions. »

    Nic Balthazar

    MMG, le producteur du film, s’est donc entendu avec l’éditeur d’ArchLord, développé en Corée par CodeMaster, pour intégrer dans le film des scènes tournées dans l’environnement de ce jeu d’aventure. CodeMaster profite d’un solide coup de promotion gratuite pour ArchLord. « Il s’agit, comme on dit, d’un partenariat win-win. Le cyberespace, c’est l’endroit idéal pour tourner les films de demain, lance Nic Balthazar, un peu à la blague. Les acteurs sont inépuisables, ils n’ont pas de limites, ni d’ego : y a pas besoin de louer de caravane, de faire venir le traiteur... On peut faire les mouvements de caméra les plus extraordinaires. »

    L’environnement graphique du jeu en ligne massivement multijoueur ArchLord, une espèce de manga moyenâgeuse, sert magnifiquement le propos du film. Et grâce aux merveilles de la postproduction et du traitement d’image, les extraits du jeu sortent bien au grand écran.

    BEN X fait appel à des acteurs virtuels dans le cyberespace. Certaines scènes du film ont été tournées en ligne dans le jeu de rôle pour PC « ArchLord » de Codemasters. Quelques gamers ont fait jouer leur personnage virtuel des scènes entières sur la base des indications du metteur en scène. Ces images ont ensuite été intégrées dans les images de film live-action. »

    « Ç’a été en quelque sorte un coup de génie : en intégrant des scènes tirées d’ArchLord, nous avons pu réaliser un film avec un budget très moyen (un million d’euros). On a réuni cinq gamers experts dans ce jeu dans les bureaux du producteur. Ils avaient en main une copie du scénario et des instructions assez précises. Ça se passait comme dans un tournage réel : je disais « action » et on tournait... À certains moments, ça délirait fort... Moi, je faisais de la gestion de foule. Parfois, des joueurs en ligne arrivaient sur le "plateau". On leur expliquait qu’on était en train de faire un film. Et quand ils ne comprenaient pas, on se regardait entre nous et on disait : on n’a pas le choix, faut qu’on les tue ! »

    « Quand j’étais réalisateur de télé, j’ai appris à travailler avec les images que j’avais à ma disposition, poursuit-il. Là, j’ai vu ce qu’il y avait comme images et j’ai adapté mon scénario autour de ça. Tourner dans un jeu vidéo, c’est un luxe incroyable. On avait autour de la table des joueurs qui avaient atteint le niveau 99 (sur 100) dans ArchLord... C’était comme si on avait les David Bowie, Sting et Madonna du jeu vidéo ensemble dans le même espace ! »

    Par exemple, pendant les sessions de jeux, l’équipe a tourné l’image de la main ensanglantée d’un chevalier. Nic a ajouté au scénario une scène où le protagoniste se coupait la main afin de les juxtaposer au montage. En tout, le film a nécessité environ 25 jours de tournage pour les scènes en réel (tournées en HD, en octobre et novembre 2006) et l’équivalent de trois jours de tournage dans le cyberespace. « Nous avons délibérément tourné des images brutes, utilisé aucun filtre, ni cherché à embellir les images sur le plateau, raconte le réalisateur. Cela ne sert à rien car la postproduction nous offre aujourd’hui la possibilité de faire tellement de choses extraordinaires. »

    La vidéo haute définition s’est vite imposée comme médium pour le tournage de Ben X. Le réalisateur s’en réjouit. « Je n’ai rien à faire avec la sentimentalité et la nostalgie envers la pellicule film, raconte-t-il. La haute définition est là pour nous faciliter la vie, à nous les réalisateurs et auteurs. Grâce aux nouvelles technologies, des petits pays comme le nôtre peuvent créer davantage de films. Il faut voir l’avènement de la haute définition pour ce qu’elle est : une révolution positive. On vit dans une ère vraiment fascinante pour les gens qui veulent faire des films. »

    « BEN X, c’est également l’histoire d’une mère (interprétée par Marijke Pinoy) et d’un père qui sont prêts à aller jusqu’au bout pour protéger leur enfant d’un monde cruel. BEN X nous emporte peu à peu dans un monde intrigant et aborde ce faisant quelques thèmes particulièrement actuels : le harcèlement, le suicide d’adolescents, la drogue, l’isolement, l’incompréhension, le divorce, la différence, l’agressivité, le problème de l’enseignement pour ceux qui sont mis sur la touche de l’enseignement spécial... »

    En écrivant son scénario, Nic Balthazar s’est documenté sur les effets thérapeutiques des jeux vidéo. « Pour les jeux qui ont une certaine forme de limitations motrices, c’est un excellent stimulant. C’est aussi un moyen d’établir une communication. Pour les personnes autistes, celles qui ne sont pas sûres d’elles-mêmes, Internet est un lieu idéal où il est plus facile de communiquer, même de façon anonyme, sans être jugé. Il paraît que les autistes font d’excellents programmeurs informatiques. Ils ont cette capacité extraordinaire de voir tous les détails, là où nous on n’y voit que le portrait global. Souvent, on reproche à Internet son aspect froid. Moi, au contraire, j’y ai trouvé beaucoup de chaleur humaine. »

    www.benx.be

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